Beady Eye
BE
- Columbia Records
- 2013
- 49 minutes
Il y a de cela quelques années, Liam Gallagher s’est querellé avec son frère Noel. Et le résultat? Noel Gallagher’s High Flying Birds d’un côté et Beady Eye de l’autre. Si le projet du bon vieux Noel était plutôt linéaire et soporifique, on pouvait affirmer exactement la même chose concernant la première offrande du groupe à Liam intitulée Different Gear, Still Speeding. Il faut avouer que nos deux branleurs anglais sont loin d’être des apôtres de la réinvention créative, répétant inlassablement le même disque, et ce, depuis (What’s The Story) Morning Glory?.
Voilà que la bande à Liam se remet en selle pour un deuxième essai simplement titré BE. Toujours accompagné de Gem Archer, Andy Bell, Chris Sharrock, de même que le petit nouveau Jay Meher (Kasabian), Liam a confié la réalisation de cette conception sonore à David Sitek de TV On The Radio. Est-ce un indice d’une témérité musicale plus accrue? Pas tout à fait, mais ce BE est quand même supérieur au premier effort du groupe.
Ce qui demeure immuable dans l’univers musical de Beady Eye, ce sont ces mélodies beatlesques, ces décharges de guitares typiquement Oasis (et qui commencent sérieusement à dater) et ces structures chansonnières prévisibles à souhait. Par contre, en confiant les manettes à Sitek, Beady Eye s’est permis quelques incursions valables dans un univers un peu kratrock, parfois un peu garage et catapulté par quelques explosions de cuivres bien senties.
Il ne faut pas se méprendre, ce BE est loin d’être une cure de jouvence (tant s’en faut) avec pour résultat un disque prévisible, inégal comportant quelques moments intéressants… mais ce n’est pas assez pour crier victoire. Malheureusement, les Gallagher demeureront (jusqu’à preuve du contraire) des musiciens conservateurs, prisonniers de leur recette musicale.
Parmi les moments absorbants, nous avons noté le solide simple rock appuyé par ces efficaces cuivres Flick Of The Finger, la ténébreuse Soul Love, le bon riff animant Face The Crowd et la très The La’s nommée Iz Rite. Nous ajouterons à cette contribution la conclusion aérienne, un peu krautrock, dans Don’t Brother Me (quel clin d’œil subtil à son frère Noel mes amis!) et la sympathique ballade folk très Lennon titré Ballroom Figured.
Ce BE est loin d’être une parution néfaste, mais voilà une tentative qui malgré les honnêtes efforts disséminés, demeure tristement ancrée quelque part dans les nineties. Cependant, une mince consolation pourrait satisfaire Liam. Manifestement, ce disque est franchement préférable à ce que frérot Noel avait conçu en 2011. Dorénavant, il peut rivaliser d’égal à égal avec le père Noel… Les inconditionnels devraient apprécier.
Ma note : 6/10
Beady Eye
BE
Columbia Records
49 minutes
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