Critiques

Pas de signal

13h07

  • Indépendant
  • 2025
  • 34 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Krautrock [krotrɔkk]; courant rock expérimental issu d’Allemagne de l’Ouest, à la fin des années 60, où la musique rock est associée aux compositions avant-gardistes et à la musique électronique.

Aujourd’hui : Pas de signal.

Depuis 2023 le groupe développe des sonorités expérimentales, qui s’inscrivent justement au sein de cette vision musicale. Initié par Joël Nadeau-Gauthier (composition, voix, synthétiseurs), ce dernier est rejoint par Louis-Charles Viens (batterie) et Pier-Luc Lussier (guitare, basse). Ensemble, et pour donner suite à leur première parution homonyme, le trio nous dévoile 13h07. Un album captivant, qui subtilise l’attention de son public dès les premiers instants.

Sachant jongler avec les titres notablement percussifs jusqu’aux odes planants et vaporeux, Pas de signal expose un enchaînement réussi d’horizons kraut obscur, qui s’assemblent parfaitement sous forme d’ascension et de redescente d’intensité. Ces dynamiques de tensions se retrouvent tout au long de l’album, lors d’enchaînements types comme : PB – Signal, Tennis – La peste, ou bien au cœur d’une seule et même chanson, telle que Quel ami. Enfin, en guise de clôture à cette aventure; un spasme final et grandiose dans le but de donner envie de réitérer l’expérience : Rideaux!.

Hautement rythmées, aux cadences analogiques et aux pulsions synthétiques, ces pistes portent l’auditeur dans un voyage battant et sombre. Armés de synthétiseurs, Pas de signal génère une avalanche texturale, pouvant s’étendre des émissions sonores les plus douces et rondes, jusqu’aux signaux amplifiés les plus bruyants, distorsionnés et granuleux. Qu’elles s’entrechoquent ou s’entrelacent, ces impulsions acoustiques forment une fondation considérable pour les autres instruments qui ornent chacune de ces chansons.

En surcroît, nous sont narrés, d’une voix radiophonique inquiétante et saturée, des textes poétiques surréalistes noirs. À la fois des plus dramatiques et touchants, ces récits phoniques s’accordent précisément aux mélodies arrangées tout au long de l’album.

Chacune de ces épopées dystopiques se voit orchestrée avec justesse et goût, via l’amalgame et la complémentarité de ses différents arrangements texturaux, lyriques et de sa large présence, ancrée dans une image stéréophonique envoûtante.

Des thèmes imposants aux traits d’œuvres cinématographiques, où certaines ont justement pu se voir magnifiées de vidéoclips ingénieux (voir Quel ami et PB). Un son riche, pour un album homogène, qui défile aussi rapidement que certaines pulsations de mise lors de ses chansons les plus exaltées. Les accalmies, nous servant d’interlude, soulignent d’autant plus ces mélodies, qui nous restent accrochées aux oreilles.

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