Carl-Éric Hudon
Nouvelles perspectives
- Indépendant
- 2025
- 40 minutes
Ça fait longtemps que Carl-Éric Hudon n’a pas lancé d’album. La dernière fois, c’était Nous étions jeunes en 2014. Mais voilà, ça faisait un bout que l’auteur-compositeur-interprète n’avait pas pris le micro en solo. Il n’a pas disparu entre temps. Il a travaillé ici et là dans le milieu culturel. Mais ça demeure que son dernier album était loin derrière. Malgré le temps qui passe, il y a une chose qui n’a pas changé : à ses côtés, on trouve son fidèle collaborateur Navet Confit, qui a presque tout fait sur l’album avec lui à l’exception de Pierre-Guy Blanchard et David Marchand, qui ajoute leur touche à quelques endroits.
On retrouve Carl-Éric Hudon dans un mélange de folk et de chanson, comme c’était le cas en 2014. Il y a même encore un peu de naïveté, un peu d’amour naissant et une fraîcheur dans sa proposition. C’est un album à la fois mélancolique par moment et lumineux par instants. Il y a aussi le ton léger et bon enfant d’Hudon qui adoucit toujours les coins.
Si tu as toujours mon numéro
Je t’attends
— La montagne immobile
La nature est très présente dans les fresques que Carl-Éric Hudon peint avec ses mots. Il y a des ambiances qu’il installe en présentant des décors, à la manière d’une pièce de théâtre, qui servent de lieu pour les émotions, qui, entre les personnages, peuvent vivre. Parce que c’est surtout des relations interpersonnelles que Carl-Éric Hudon met de l’avant sur Nouvelles perspectives.
Et tes cheveux sentent bon
Le printemps et le savon
Dans ta chambre nous avons
Conquis toutes nos peurs
— Les navires et les avions
Il y a quelque chose de très beau dans la pièce de folk minimaliste Les navires et les avions. Les paroles romantiques qui fêtent l’amour naissant tombent dans une chute nostalgique où les amours ne sont plus. C’est simple, c’est doux et c’est touchant.
La simplicité est peut-être la caractéristique qui colle le mieux à Nouvelles perspectives à travers ses 10 titres. Les parures ne se font pas pour les apparences, Carl-Éric Hudon a la sagesse de mettre ce qu’il faut des ingrédients pour servir les chansons. Ça donne des chansons comme Portraits de famille qui n’est pas sans rappeler une mélodie de Moonface sur Barbarian. La chanson, par contre, porte un sujet chargé et où Carl-Éric Hudon semble une fois de plus en position de jeune garçon et spectateurs de ses proches.
Quelques chansons sont plus habillées d’un air de country, parfois même comme la chanson-titre. C’est cependant la sombre L’incendie qui va le plus du côté de l’électronique et des instruments synthétiques. Encore une fois, le tout est traité de manière lo-fi et je peux imaginer que live, la pièce aura une lourdeur doublée.
S’il ne réinvente pas la roue, Carl-Éric Hudon offre 10 pièces aux textes poétiques, aux mélodies convaincantes et à la simplicité parfaitement en unisson avec ses pièces.