Michel Rivard | Les albums classés du pire au meilleur
S’il existait une telle chose que de la royauté musicale, Michel Rivard en ferait certainement partie. En solo et avec Beau Dommage, il a marqué la culture québécoise au fer rouge à coup de texte poétique, de traduction du quotidien des plus douces et des mélodies éternelles. À quelques jours de la sortie d’Après on va où?, on replonge dans sa discographie en solo.
Pour l’exercice n’ont été considérés que les albums en solo en excluant les compilations et les albums live. Voici donc le palmarès de la carrière en solo de Michel Rivard.
9. Roi de rien (2013)

Avec Roi de rien, Michel Rivard vivait des changements. Il était revenu sur Le Plateau-Mont-Royal après un passage comme comédien à la télé, deux ans de Star Académie et des chansons composées pour la comédie musicale des Filles de Caleb. Pour se « regrounder » il a décidé de revenir aux sources avec le folk et le country en faisant appel au réalisateur Éric Goulet. On le retrouve dans un air qui lui va bien, même si la proposition est sage et en retenue.
8. Confiance (2006)

Ça faisait 8 ans que Michel Rivard n’avait rien lancé en solo quand Confiance est présentée en novembre 2006. Ces chansons ont été créées en solo dans les studios de la coopérative de musiciens Saint-Phonic. Plutôt que de faire appel à ses fidèles musiciens, il enregistre tout en solo avec Sylvain Clavette du Flybin Band qui vient jouer un peu de percussions. Nommé dans 5 catégories à l’ADISQ, l’album est le plus intimiste de Michel Rivard.
7. L’origine de mes espèces (2019)

Michel Rivard plonge en 2019 dans sa jeunesse en commençant par sa conception et la découverte de son père biologique. C’est à la fois un album et une pièce de théâtre, mais, en soi, l’album se tient très bien seul. Faisant appel à Philippe Brault pour la réalisation, l’album sonne comme une tonne de brique. On y retrouve la parole toujours sensible et poétique de Michel Rivard, qui creuse des thématiques très personnelles.
6. De Longueil à Berlin (1979)

Deuxième album de Michel Rivard pendant la première dissolution de Beau Dommage, on retrouve l’auteur-compositeur-interprète plus près de l’univers sonore de son groupe. Michel Rivard y parle de vieillir, de nostalgie et de grands thèmes qui vont traverser son œuvre. On y trouve notamment les succès Le retour de Don Quichotte, une pièce qui chante le retour en ville d’un gars qui sort de prison. On y trouve aussi le côté un peu plus humoristique avec La triste histoire de ma virginité.
5. Méfiez-vous du grand amour (1977)

Premier album en solo de Michel Rivard, qui tourne encore avec Beau Dommage à ce moment-là. D’ailleurs, sur ce premier, on retrouve Réal Desrosiers et Michel Hinton du groupe à ses côtés en plus de son complice à travers sa carrière solo : Mario Légaré qui était avant dans Octobre. On y retrouve des pièces qui ont marqué et qui ont suivi Michel Rivard à travers sa carrière solo, dont la chanson-titre et Je suis un sacripant.
4. Le goût de l’eau (1992)

Tout était bon jusqu’ici, mais là, on entre dans ce qui fait de Michel Rivard un joyau. On retrouve sur celui-ci des pièces qui ont passé l’épreuve du temps, comme la chanson-titre, La lune d’automne et la swingante Les dinosaures. Après l’aventure d’Un trou dans les nuages où le processus était très électronique, Michel Rivard revient à quelque chose de plus naturel, mais ce qu’il a débloqué comme nouvelles mélodies est toujours très présent.
3. Maudit bonheur (1998)

Maudit bonheur est un autre album de Michel Rivard en pleine possession de ses moyens. Un peu plus accessible, mais toujours aussi bien composé, on arrive à la fin d’une époque qui va changer avec Confiance. Ces pièces sont du typique folk, un peu country, mais toujours avec un fond de pop-rock bien travaillé. Les instrumentations sont riches et les mélodies sont toujours efficaces.
2. Sauvage (1983)

Dès les premières notes de Le lion, on comprend que Rivard s’en va ailleurs de son album précédent. Les côtés électroniques, qui seront légion sur Un trou dans les nuages, commencent à faire leur entrée, sans déclasser la guitare et les instruments acoustiques. Il y a des pièces incroyables sur Sauvage : Rumeurs sur la ville, Une planète qui meurt (qui était en avance sur son temps, ou qui nous fait rendre compte qu’on n’a pas fait grand-chose depuis 40 ans pour inverser la tendance) et la magnifique Schefferville, le dernier train. C’est du Michel Rivard à son top. C’est le genre de créations qui est passé à l’histoire et qui continuera de bercer le peuple pendant des années.
1. Un trou dans les nuages (1987)

Michel Rivard a accepté de faire confiance à Paul Pagé et Marie Bernard qui prennent en main de suggérer des sonorités à Rivard. Un trou dans les nuages va devenir une inspiration pour de nombreux artistes québécois qui vont suivre le virage plus rock et électronique. Malgré tout, ce qui brille sur l’album, ce sont les textes et les compositions d’une grande qualité. Des pièces-monuments s’y trouvent : Libérer le trésor, Un trou dans les nuages, Le privé et Je voudrais voir la mer. Cette dernière que Rivard avait écrite pour Sylvie Tremblay, se retrouvait sur l’album Parfum d’orage. Voulant en faire une nouvelle version pour son album qui ne devait pas faire ombrage à la version originale, c’est finalement la version de Michel Rivard qui va coller dans l’histoire. Un grand album québécois qui mérite d’être célébré.