Critiques

Ouri

Daisy Cutter

  • Born Twice
  • 2025
  • 43 minutes
7,5

Ouri est de retour à ses créations en solo, qui compte tout de même sur des collaborations, après un deuxième album d’Hildegard qui fût, une fois de plus, fort réussi. Sur Daisy Cutter, non seulement Ourielle Sauvé revient à sa pratique en solo, mais elle revient aussi à des sonorités qu’elles utilisaient un peu plus dans le passé. On y retrouve une bonne dose de R&B alternatif qui rappelle vaguement FKA Twigs, mais avec un peu moins de pop.

Daisy Cutter est le nom de la bombe BLU-82B/C-130 utilisée pendant la guerre du Vietnam et qui rasait une parcelle de terrain qui pouvait ensuite servir d’air de débarquement aux hélicoptères américains. S’il y a un peu plus de noirceur sur l’album, on ne retrouve pas le souffle puissant d’une bombe qui fait tout disparaître. Par contre, dans les paroles de l’album, on aborde des thématiques de début de couple et création d’un terrain de jeu pour la séduction.

D’ailleurs, séduction, il y a. En plus des grooves qui font appel sans équivoque aux bassins, Ouri nous chante ses pièces très près du micro sans forcer, ce qui donne l’impression qu’elle nous chuchote les paroles dans les oreilles à de multiples occasions. C’est vrai sur son duo avec Charlotte Day Wilson intitulé Behave! ou encore sur l’aérienne Blush. S’il y a de nombreuses collaborations sur Daisy Cutter, il n’y a pas de doute, celle qui brille à travers le tout est Ouri.

Ouri use principalement d’instruments synthétiques sur Daisy Cutter. Mais elle vient ajouter des touches de harpe et de violoncelle pour élargir la palette sonore. C’est le cas sur Paris ou encore avec le piano sur Young Thief. Au niveau des paroles, elle touche à de nombreux sujets. Il semble y avoir un peu de mélancolie dans son interprétation, mais ça demeure léger. Ça parle beaucoup plus du sentiment de séduction, des moments d’incertitudes à savoir si ce sera de l’amour ou non. 100’000 ft en est un digne représentant. Ouri a dit que c’est un chemin de noirceur qui a donné naissance à Daisy Cutter, mais, visiblement, elle a trouvé le moyen d’ajouter de la lumière là où il en manquait.

Il y a quelques chansons un peu plus dansantes vers la dernière partie de l’album, notamment avec la sensuelle Droplets in the Air. Ça continue par la suite avec une grosse basse sur Untouched, mais déjà, le côté plus aérien de sa démarche revient en force. Tout ça avant que ça se termine dans un quasi-gospel avec Get in Formation!.

C’est un autre album réussi pour la Québécoise Ouri, qui prouve à quel point son goût pour l’aventure dans la composition nous récompense en tant que public. Ce n’est pas la proposition la plus facile d’approche, mais, quand on se donne la peine, on finit par découvrir un monde où chaque écoute nous fait découvrir de nouveaux sons.

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