Critiques

Mentana

Les Frolics

  • LA-be
  • 2025
  • 44 minutes
7,5

L’étincelle qui a propulsé Mentana vers un album entièrement francophone est survenue quand l’auteur-compositeur-interprète Robin-Joël Cool (oui, c’est son vrai nom) a participé à la série télévisée Temps de Chien de François Bellefeuille, à titre d’acteur et de musicien. C’est dans ce contexte de tournage qu’il a composé J’veux du homard, chanson festive et francophone, sortant ainsi du cadre qui caractérisait les deux œuvres précédentes du groupe. Un peu plus tard, l’artiste, qui a raflé au passage un prix Gémeaux, a organisé une « grande corvée conviviale » (qu’on traduit par le terme Frolic en langue acadienne) qui a culminé en l’enregistrement de douze chansons en seulement 8 jours. Cette célébration a eu lieu aux Îles-de-la-Madeleine, et a réuni les membres fondateurs du groupe (Cool, Viviane Audet, Éric West-Millette et Yannick Parent) à près de 20 musiciens invités. Comme on peut s’y attendre, il en résulte une œuvre réjouissante. Et ce serait un raccourci fallacieux que d’affirmer que cela se traduit par un manque de recherche ou de nuances. Dès les deux premières chansons, on comprend déjà qu’on naviguera à travers plusieurs émotions. D’abord, Pas le temps de travailler, un inspirant cri de ralliement pour les travailleurs en quête d’émancipation, nous met la larme à l’œil.

Y rassemble ses matelots
Leur parle du bonheur qui est à portée de main
Faut pas attendre à demain
J’ai pas l’temps de travailler
J’ai à peine le temps de vivre

Pas le temps de travailler

En écoutant ensuite John et John, l’euphorie revient au galop. On a envie de fêter, danser et chanter à la mémoire des musiciens qui auraient continué de jouer alors que le Titanic sombrait dans l’Atlantique Nord.

Musicalement, le style fédérateur est évidemment le trad des Maritimes et les influences celtiques qui viennent avec. Autrement dit, on n’est jamais très loin des chants qui pourraient être entendus sur un cargo irlandais. Mais, là aussi, vous aurez droit à quelques surprises et bifurcations. Notons par exemple la présence du bouzouki, cet instrument traditionnel grec, ou encore d’un orgue à feu construit avec des os de baleine, qu’on entend dans Lady Sherbrooke. Mentionnons aussi Stone de même qui détonne du reste en nous transportant sur un autre continent avec, dans l’introduction, une mélodie de guitare qui évoque le Moyen-Orient. Un autre moment qui sort du lot est la toute dernière chanson, la très introspective Comme l’a dit Sagan. En faisant un clin d’œil au célèbre astronome, le texte nous donne une leçon d’humilité en rappelant l’infime place que nous occupons dans l’univers.

On vient tous de la même racine
D’une pousse d’étoile dans une usine
Un jour on reviendra d’où on est parti
Comme une seule et même chose, dans l’infini.

Comme l’a dit Sagan

Je termine en octroyant une mention honorable à Pascal Miousse, Jean-Denis Bourque et Félix Leblanc, les violoneux ayant participé au projet. Écoutez l’album, vous comprendrez! Je vous encourage à joindre la fête!

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