Wolf Alice au Théâtre Beanfield le 22 septembre 2025
On a eu droit à une soirée chargée en concerts dans la métropole lundi soir. Au National, là où on pouvait y trouver le collègue LP Labrèche, Sharon Van Etten faisait des siennes, alors que Viagra Boys était au MTELUS pour sa tournée Infinite Anxiety Tour et qu’au Beanfield, où le devoir m’appelait, Wolf Alice s’arrêtait dans le cadre de sa tournée nord-américaine. La saison des concerts en salle est officiellement lancée!
Photos par Coline Beulin

Willy Mason
Pour être absolument transparent avec vous, chers lecteurs, la soirée d’hier a commencé en me donnant une petite frousse. En lever de rideau, le large public rassemblé à l’intérieur du Beanfield/Corona allait être bercé par le folk tendre aux élans blues, et parfois plus mouvementé, de l’auteur-compositeur-interprète américain Willy Mason. Malheureusement, dès les premières notes de la première chanson, Reservation, d’importants problèmes de sons se sont invités à la fête. La voix de l’affable chanteur a été étouffée pour l’entièreté de cette pièce et pour la majorité des autres également. Le plus dur dans tout ça, c’est qu’à certains moments, la transmission semblait se faire adéquatement pour quelques secondes, avant de revenir à l’état initial. Mason ne semblait visiblement pas réaliser ce qui se passait, alors que, dans la foule, les regards inquisiteurs des spectateurs se tournaient puisque l’on avait l’impression qu’il chantait dans un scaphandre.
C’est un peu dommage puisque Willy et sa bande de très bons musiciens avaient du bon matériel à présenter. Le public lui a fait savoir avec de nombreuses salves d’applaudissements musclés, comme en soutien, alors que, pendant tout le set, un câble XLR semblait poser problème quelque part.

Wolf Alice
Quel soulagement d’entendre les premiers mots sortant de la bouche d’Ellie Roswell, l’impériale meneuse du groupe britannique Wolf Alice. Pas de problèmes ici, le câble fautif a visiblement été rebranché.
Avec panache, le concert du groupe qui vient de faire paraître The Clearing, un quatrième album studio, a commencé graduellement avec la très bonne Thorns qui ouvre le projet. Décontractés et avec une dose bien calculée de nonchalance, Roswell et ses acolytes nous ont immédiatement ouvert la porte de leur univers musical alt-rock, passant par la pop assumée et par des solides passages grunge.
Lundi, les musiciens étaient en grande forme, même le petit nouveau, John Victor (Gengahr), qui remplace au pied levé le guitariste et cofondateur Joff Oddie, absent en ce début de tournée nord-américaine puisqu’il attend la naissance de son premier enfant. De l’autre côté de la scène, le bassiste Theo Ellis entraine la foule avec intention, alors que le claviériste Ryan Malcolm ne chôme pas avec les pièces de The Clearing qui sont souvent ponctuées par ses notes claires. Joel Amey, le savant batteur, a même été célébré pendant le concert avec l’arrivée d’un gâteau et de ses proches sur les planches. En plus d’insuffler beaucoup de fougue au concert, ce dernier prête sa voix rauque à quelques chansons, comme la magnifique balade Safe From Heartbreak (If You Never Fall in Love), sur laquelle une jeune membre du public a été conviée sur scène pour partager le micro avec Roswell. Moment très touchant, soit dit en passant.
Parlant d’Ellie Roswell; cette dernière ne fait pas les choses à moitié. Elle offre au public une prestation impeccable, galvanisée par sa voix infaillible qui est souvent testée au courant de la soirée. Avec ses cheveux au vent, ou plongée sous les reflets brillants d’une boule disco, elle épate la galerie. Elle nous bouche un coin quand elle surgit sur scène, mégaphone en main, pour interpréter la très punk-rock et mouvementée Yuk Foo.
Alternant entre les très attachantes, mélodiques et plus douces pièces de The Clearing, ainsi qu’avec de vieux succès apparaissant sur les projets antérieurs, Wolf Alice a offert un concert généreux, nous gardant attentifs jusqu’à la fin.
Le quatuor, sur scène quintette, a terminé avec l’excellente The Sofa sous les applaudissements généreux du public ravi. N’ayant pas trop eu le choix, Wolf Alice est revenu sur scène le temps de deux chansons, soit les populaires The Last Man on Earth et Don’t Delete the Kisses, couronnant une soirée marquée par des soucis techniques, certes, mais également par un projet rassembleur qui visiblement plait à un public de tous âges.
Liste des chansons:
- Thorns
- Your Loves Whore
- Formidable Cool
- Passenger Seat
- Bloom Baby Bloom
- Just Two Girls
- Leaning Against the Wall
- How Can I Make It OK?
- Safe From Heartbreak (If You Never Fall in Love)
- White Horses
- Smile
- Delicious Things
- Bread Butter Tea Sugar
- Yuk Foo
- Play the Greatest Hits
- Silk
- Play It Out
- Bros
- The Sofa
—– Rappels - The Last Man on Earth
- Don’t Delete the Kisses































Crédit photo: Coline Beulin