Critiques

The Black Keys

No Rain, No Flowers

  • Easy Eye Sound
  • 2025
  • 37 minutes
6

Est-ce que les Black Keys sont devenus un groupe de dad rock? Oui et non. Si Patrick Carney et Dan Auerbach exposent encore ici et là quelques progressions d’accord allant en ce sens, sur ce dernier album, l’ensemble des tounes s’avère beaucoup trop pop pour jouer dans les platebandes du rock paternel. D’autant plus, qu’à l’instar des vedettes de la pop, ils s’acoquinent avec des auteurs-compositeurs corporate – Rick Nowels, Daniel Tashian, Scott Storch – pour travailler leurs chansons. Mais ça ne les rend pas plus catchys. Au contraire. On manque l’approche organique du groupe. 

Ça commence plutôt smooth avec la pièce-titre et son refrain fédérateur. Entrée en matière sympa, mais sans plus. En écoutant Night Before par contre, la meilleure du lot, ça semble prometteur. Même qu’avec Babygirl groovant un peu plus, tout semble nous garder sur la bonne voie. 

Mais arrive Down to Nothing, l’ultime ballade mielleuse. George Michael aurait pu chanter ça. Le problème ne réside pas tant dans l’omniprésence des balades midtempo sur l’albumLe problème c’est que la majorité des titres battent pratiquement toujours au même rythme. 
Heureusement Man on a mission arrive, salvatrice avec son imparable riff emprunté autant au psychédélique qu’au garage. Pas un miracle d’ingéniosité mais ça fait du bien d’entendre ça. Comme un mélange d’I Love Rock ‘n’ Roll et une vague référence à Pictures of Matchstick Men de Status Quo. C’est pas la première fois que Black Keys produit une progression d’accord qui nous fait demander si on a déjà entendu ça quelque part. 

Les structures de tounes restent des plus prévisibles avec le refrain qui embarque à peu près tout le temps à 45 secondes et le lick de guitare qui suit pour faire la transition avec le couplet suivant. Mais cette intrusion dans la pop plus formatée ne relève pas non plus d’un échec cuisant. Loin de là. Kiss It reste quand même accrocheuse. Tandis qu’on a droit à un détour bienvenu du côté du soul des années 70 avec All My Life
La ballade de la fin Neon Moon pastiche, voire parodie, Take Me Home Country Roads. Après quelques écoutes, on se demande encore si cette pièce est une blague. Le bridge offre peut-être un peu de lumière mais ça reste bien ordinaire. 

Oui, Black Keys a encore des trucs à dire sur No Rain, No Flowers. Mais ça sonne plus comme le travail de deux jobbeurs particulièrement doués qui se sont entourés de «professionnels» pour produire plus vite. Ça manque d’authenticité tout ça. Si Black Keys a déjà été reconnu pour ses hymnes de road trips, sur No Rain, No Flowers, on ne sait pas trop sur quelle route on peut rouler.

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