Critiques

Osees

Abomination Revealed at Last

  • Deathgod Records
  • 2025
  • 35 minutes
7,5

Osees fesse fort avec cet amalgame noisy, groovy, prog, krautrock ancré dans le garage-punk. Pas reposant, mais pour les bonnes raisons. Sous des dehors parfois alambiqués dans les arrangements, la concision reste au cœur de d’Abomination Revealed at Last. On ne s’égare jamais. Ou si peu. En prime, on redécouvre des subtilités dans les instrumentations d’une écoute à l’autre. Malgré cette avalanche de rythmes tordus tous plus agressifs les uns que les autres, ça reste accrocheur. Même si ça ne repose pas sur la mélodie, on entonne – hurle – les refrains à tue- tête.

Au détour d’un assaut rock sanctifié, vous vous surprendrez à fredonner God’s Gut. Même si Osees s’aventure dans des territoires stylistiques variés, ses vertus garage-punk sont constantes. On explore les tempos, les ambiances, mais le jupon hardcore dépasse toujours. Cet heureux mélange de feedback et de disto’ se déploie sous forme de chaos contrôlé qui ne dérape jamais. Glue s’avère justement un bon condensé rentre-dedans à souhait de ce que les gars ont à offrir. Coffin Wax carbure aussi à une rythmique agressive porteuse d’une parole hurlante et primale. Une perle de concision simili-trash. À la limite de la parodie, mais en même temps pleinement assumée.

Les plus courtes des pièces, Ashes 1 et Ashes 2, résument ce qu’Osees s’acharne à dire – à crier plutôt – sur la politique, l’IA et tutti quanti. Ça varge dans le tas sans vergogne. Si Flight Simulator se donne des airs d’amateurisme, ne soyez pas dupes. Le band sait parfaitement ce qu’il fait quand il hurle des refrains juvéniles, comme s’il n’y avait pas de lendemain sur une cadence échevelée.

Avec son souffle soutenu et son chant apocalyptique, Protection nous tient en haleine tout au long. Même avec des punchs empruntant un tantinet au prog au milieu. Sans pour autant s’épivarder dans les prétentions techniques du genre. Ça reste efficace.

Alors que j’aurais cru que cette dernière représentait la plus «abordable» de l’album, Glass Window nous arrive avec un je-ne-sais-quoi de rétro-power-pop et d’irrésistibles avec ses guitares stridentes surgissant de nulle part.

À l’écoute de ces 35 minutes d’attaques en règle contre le pouvoir en place au sud du 49e parallèle (la pièce-titre notamment. Et Glitter shot), on en conclut que le groupe n’a rien perdu de sa force de frappe au fil des ans. Cet album reste un bon défouloir parfois flou, mais toujours salutaire. Abomination Revealed at Last enfile les hymnes féroces. C’est un peu touffu, dru, brouillon, mais si on connaît le groupe dans toutes ses incarnations (OCS, The Oh Sees, etc), on ne va pas s’en étonner. Le tout servi sur un impeccable pacing alternant entre propositions plus longues et petits bijoux de densité.

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.

Bloqueur de publicité détecté!

On a remarqué que vous utilisez un bloqueur de publicité. La publicité est un revenu important pour un média indépendant comme nous et nous permet de vous offrir du contenu gratuit de qualité. Est-ce que vous pouvez le désactiver? Ce serait bien apprécié!

- Merci, l'équipe du Canal Auditif