Critiques

Pulp

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  • Rough Trade
  • 2025
  • 50 minutes
7

Drôle d’exercice que d’écouter le nouveau matériel d’un band qu’on a tant et tant vénéré au siècle précédent, à l’époque frénétique de la britpop. Près d’un quart de siècle, sépare More de son prédécesseur We Love Life. Ça valait la peine d’attendre ou pas?  

En partant sur Spike Island, on entend que Pulp est encore en forme. Cet espèce d’hymne vivifiant propose une structure plutôt traditionnelle, mais servie sur un groove exceptionnel. Si on n’est pas certain que ça sonne Pulp dans les 45 premières secondes instrumentales, le vocal attaqué par Jarvis et sa dégaine lubrique au second degré nous ramène sans équivoque à l’identité du groupe. 

Tina nous ramène en territoires peut-être plus connus. Surtout le build-up en accéléré au milieu. Encore des relents de Scott Walker dans les violons et les ambiances légèrement creepy. Dans l’ensemble, on ne s’embarrasse pas trop de rebrasser les cartes de la structure couplet-refrain-couplet-refrain-bridge-refrain comme par le passé. Mais il y a tout de même beaucoup d’inventivité dans certains bridges. Comme dans Grown-Ups. Sur Farmers Market, jamais Pulp n’a autant tenté de s’approprier le jazz. Mais ce n’est quand même pas un dépaysement complet. Le groupe ne s’est jamais vraiment imposé de limite de genre. 

À la première écoute, même avec la meilleure intention, on cherche un peu le simple dans le lot. Mais quand à force de tendre l’oreille, les «grosses tounes» se manifestent d’elles-mêmes. Spike Island, on le sait, a été le premier simple. Mais Got To Have Love, avec son ancrage dans les cadences disco, pourrait aussi en être. Très réussi. Cette pièce montre comment le groupe anglais est passé maître dans l’art de créer des tensions dramatiques en augmentant le tempo. 

Mais le reste peut parfois se complaire dans l’univers tout en ironie de Jarvis Cocker. Et ça se reflète même dans les arrangements d’un titre comme My Sex. 

Partial Eclipse, se rapprochant de Help the Aged servi à une autre époque, se montre un peu pépère dans sa livraison. Pas mauvais, mais ce n’est pas un must. D’ailleurs, ce n’était sans doute pas l’idée du siècle de la juxtaposer à Hymn of the North, autre hymne un peu éthéré sur les bords. Quoique cette dernière finit par prendre sa vitesse de croisière et ça fait du bien. Mais  ne comptez pas sur la pièce suivante, A sunset, pour remettre de l’énergie avant la fin de l’album. 

Côté paroles, on rejoint pas mal les thèmes chers à Pulp — surtout Jarvis en fait — avec des envolées lyriques relatant la vie de personnages à la sexualité débridée ou réprimée. C’est selon. En gros, More reste un bon condensé, sans nostalgie complaisante, de ce que Pulp est capable d’offrir en termes de dynamique pop. 

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