Philippe Brach : La fin le 14 décembre 2024 au Théâtre Beanfield
Avec l’année qui tire à sa fin, il y avait aussi la tournée du dernier album de Philippe Brach qui arrivait au bout de son chemin. Près de deux ans après un retour surprise, il s’apprêtait à retourner en hibernation pour une période indéterminée.
On espère moins longtemps cette fois-ci. S’il y avait un moyen que la foule fasse comprendre à Brach qu’il était voulu et aimé, c’était bien en chantant aussi fort qu’hier au Théâtre Corona (ce n’est pas moi qui le dis, c’est Brach). Dès les premières notes, la foule l’a acclamé et ça ne s’est pas calmé en cours de soirée. Pendant Alice, le public a chanté le premier tiers de la chanson pratiquement seul. Même chose pour Ressac sur ta peau où après s’être égaré, Brach a demandé à la foule de l’aide pour retrouver son chemin dans les paroles.
Toujours aussi mordant
Si le temps adoucit les mœurs, on peut dire que Philippe Brach a toujours une allergie aux injustices. Voici un florilège des meilleurs moments du concert.
- (Après avoir fait jouer Baby Shark en boucle avant d’entrer sur scène) : « Je m’excuse de vous avoir fait écouter Baby Shark en boucle. C’est parce que je ne veux pas d’itinérants dans mes shows. Ça vous fâche? Ça me rassure.
- « On fait des tounes qu’on ne fait pas souvent. Soyez indulgents, j’ai déjà composé des chansons que je ne suis pas capable de jouer. »
- (En parlant de la salle) « C’est une belle salle qui a une centaine d’années et c’est impossible de passer autrement que par les crosseurs à Ticketmaster. Au moins, je vais les envoyer chier sur leur bras. »
Une tournée qui se termine sur un point d’exclamation
En tout cas, on peut dire que la pratique a fait des petits parce que ce groupe était archisolide autour de Philippe Brach. Entouré de ses fidèles compagnons : Gabriel Desjardins (La Controverse) aux claviers, Marie-Anne Tessier à la batterie, Étienne Dupré à la basse, Guillaume Bourque et Simon Trottier aux guitares ainsi que Lisandre Bourdages aux percussions, Philippe Brach a livré une suite de pièce qui passait à travers l’essentiel de sa discographie en plus de ressortir quelques chansons rares des boules à mites.
Il faut aussi souligner ceux qui ont assuré que ça sonne bien et que ça soit beau : Marc St-Laurent au son, Rami Renno aux moniteurs et Sébastien Pedneault aux éclairages. Parmi les surprises de la soirée, il y a Marie-Anne Tessier qui s’était fait une option pour reprendre les dernières paroles de Brach sur son séquenceur, ce qui donnait des moments de franches camaraderies entre les gens sur scène. Il faut dire qu’il semblait y avoir une belle harmonie qui régnait au sein du groupe et une certaine émotion alors que tous savaient que c’était le dernier concert pour un bout.
Pas de grand fla-fla pour cette dernière à l’exception de mannequins de papier mâché que Philippe Brach s’est amusé à envoyé dans le public pour faire du body surf pendant le concert. Je sais bien qu’il n’y a pas de mots qui donneront envie à Philippe Brach de revenir plus tôt que tard sur scène, mais s’il avait besoin d’être rassuré sur l’amour du public pour son œuvre, il l’aura eu. Et au passage, on aura eu aussi un excellent concert. On a déjà hâte de le revoir.
Liste des chansons
- Les oiseaux migrateurs
- Dans ma tête
- Last call
- Né pour être sauvage
- Pakistan
- Nos bleus désirs
- Monsieur le psy
- Crystel
- Soleil d’automne
- Alice
- Divagation parlementaire
- Ôk Canada
- Révolution (la chanson)
- Tic Tac
- Le bonheur tousse moin qu’avant
- Héroïne
- La fin du monde
- Tu voulais des enfants
- Mes mains blanches
- Les gens qu’on aime (pendant ses remerciements)
- La peur est avalanchge
- Un peu de magie
Rappel
- L’amour aux temps du cancer
- C’est tout oublié
- Rebound (en solo)
Rappel 2
- Le matin des raisons
- Ressac sur ta peau (en duo avec Guillaume Bourque)
- Bonne journée
Crédit photo: Hamza Abouelouafaa