Kim Deal a déjà derrière elle une riche carrière avec Les Pixies et Les Breeders. Mais voilà qu’en 2024, à 63, elle lance son premier album solo. On peut dire que la vétérane de la scène musicale surprend avec Nobody Loves You More. On y retrouve une approche et des sonorités auxquelles nous ne sommes pas habitués lorsqu’on parle de sa musique.

Ça débute assez directement avec la chanson-titre qui fait d’abord place à un rythme langoureux avec des cordes envoutantes avant que les cuivres viennent faire éclater l’enveloppe pour magnifier la pièce. C’est le genre de surprises que nous réserve Kim Deal partout à travers Nobody Loves You More. Sur Crystal Breath, elle mise sur une approche électro-rock convaincante qui est entrecoupée de moments d’apesanteurs où la voix de Deal se perd dans les airs.

Il y a certains moments où on a l’impression de retrouver la bonne vieille Kim Deal, comme c’est le cas sur la bruyante, mais chaleureuse Disobedience. Come Running pige aussi dans le grand spectre du rock alternatif, mais avec un côté psychédélique assez présent. A Good Time Pushed, la pièce qui termine l’album, offre aussi de très beaux moments de rock alternatif avec une mélodie vocale franchement convaincante.

Big Ben Beat mise plutôt sur un rock nerveux avec une bonne dose de punk. La basse mène la charge, alors que les guitares viennent ponctuer la pièce. Deal est pour sa part assez menaçante avec son approche plus agressive que la norme.

Ça demeure que la pop-rock est maître sur Nobody Loves You More et des pièces comme Coast qui mise d’abord et avant tout sur la mélodie efficace et des riffs de guitares faciles à digérer. Les cuivres une fois de plus y font une apparition.

Il y a une partie de l’attrait de Nobody Loves You More qui est la surprise parce qu’on retrouve Kim Deal là où on ne l’attendait pas. Si l’album ne révolutionne pas le genre, on peut dire que l’Américaine offre une prestation convaincante de compositions qui sont très solides. Ça vaut entièrement le détour.