C’est un peu le retour des Cowboys Fringants de la première heure comme le dit En business dès le début. On plonge dans le monde que le groupe avait construit dans ses premiers albums. C’est un peu aussi le bout le plus Jean-Karl de la discographie du groupe. C’est le remède idéal pour un fan de la première heure qui a envie de se rappeler ses jeunes années au CÉGEP. On salue les trentenaires et quarantenaires!

Paru à peu près en même temps que L’Expédition, Sur un air de déjà vu se voulait un retour au son classique des Cowboys Fringants et au côté plus cabotin de la formation. C’est ce qui se trouve avec des pièces comme la groovy Döner au suivant qui n’a pas tout à fait la profondeur du reste de la discographie. Il y a quand même quelques pièces surprenantes sur la pièce dont Vacances 31 et Normal Tremblay.

Que du vent est peut-être l’album le plus… trentenaire du groupe? Après avoir porté des causes politiques, eu envie de changer le monde, être passés par une petite passe moins joyeuse, Les Cowboys Fringants se cherchaient un peu et Que du vent est le début d’un renouveau dans leur son qui va se raffiner sur Octobre et Les Antipodes. Il y a quand même quelques titres qui se démarquent comme Paris-Montréal et Shooters.

Il y a sur 12 grandes chansons des pièces qui sont des classiques de la formation comme Banlieue, Marcel Galarneau et Le Plombier. Ces pièces vont recevoir un traitement de luxe sur Motel Capri. Mais c’est aussi l’album de quelques insuccès plus proche du cœur que d’autres. C’est là qu’on a connu Ti-Louis du Quai de Berthier et qu’on a appris la légende de La gosse à Comeau.

Pratiquement que des hits. Des Routes du bonheur à Repentigny-by-the-Sea, Les Cowboys Fringants frappaient un coup de circuit en début de carrière. À ceux qui pensent que ce n’était que l’humour qui animait la formation, on peut rétorquer qu’une grande détresse se love dans Impala Blues et dans sa grande sœur Gaétane. À cette époque où l’ADISQ dormait au gaz sur le groupe, on entendait souvent Dom Lebo en duo avec Tremblay, une formule, dont on ne se lasse toujours pas près de 30 ans plus tard.

Il y a eu un passage de remise en question dans la carrière des Cowboys Fringants. Pendant plusieurs années, il semblait qu’un vent de changement soufflait sur une génération qui se rassemblait au Centre Bell en démonstration que le néo-libéralisme des Libéraux n’allait pas avoir un pavé d’or pour détruire la nation québécoise. Mais, le changement… il est n’est pas tant venu. Et L’Expédition est l’album où les Cowboys Fringants se détournent des causes sociales pour se recentrer sur les situations humaines. Ça donne un album plus sage d’un groupe qui se redécouvre à tâtons.

Dire que les Cowboys Fringants ont frappé un coup de circuit avec L’Amérique pleure est un euphémisme. C’est un grand chelem. La formation a connu son plus grand succès depuis La grand-messe. Les Antipodes, c’est quand même plus que ça. Le retour des grands personnages de la formation qui était bien fait sur Octobre continue ici avec habileté. Le groupe est en plein contrôle et livre une suite de bonnes pièces. Le côté particulièrement festif de la formation est aussi présent à travers La traversée (de l’Atlantique en 1774).

Octobre est le vrai début de la deuxième vie des Cowboys Fringants qui trouvent le moyen d’allier leur envie des thématiques d’adultes tout en gardant une certaine fougue et un peu de cet humour à personnage qui a toujours été si efficace. On retrouve sur l’album des pièces imposantes comme Bye Bye Lou, La la la, Marine marchande et Pizza galaxie.

C’est rare ce genre de contexte où un artiste enregistre un album en sachant très bien que la fin est proche. C’est le cas ici sur Pub Royal alors que Karl Tremblay savait très bien que ses jours étaient comptés. La fin du show traduit cette situation avec une absence de pudeur. C’est aussi là que les chapitres de plusieurs personnages se terminent comme ceux de Gina Pinard et Loulou. Et que dire de Merci ben! qui est une salutation à cette carrière incroyable que le groupe a connue.

En 2004, Les Cowboys Fringants sont rendus à un succès incroyable au Québec en marge des radios commerciales qui s’étaient fait forcer dans la gorge Toune d’automne. Les albums Motel Capri et Break Syndical ont permis à la formation de remplir le Centre Bell, une chose inespérée pour des projets québécois. Arrive La grand-messe qui part avec Les étoiles filantes et c’est à la fois un son différent, mais aussi très efficace. Il y a beaucoup plus de noirceur sur La grand-messe. On y parle de la terre qui se gâte, mais aussi la fatigue politique sur Lettre à Lévesque. On y retrouve des classiques qui résonnent encore aujourd’hui.

Motel Capri reprend à la fois des succès des deux premiers albums qui sont enregistrés avec un équipement un peu plus performant. C’est aussi le début le début d’un certain engagement social avec Le gars d’la compagnie, une tendance qui va s’accentuer pendant deux albums. Pour un fan de la première heure des Cowboys Fringants, absolument tout sur cet album est un classique. L’engouement dans les radios étudiantes était bien réel et une génération de mélomane a mosh pitté sur les reels de Marie-Annick Lépine.

Il y a peu de chansons sur Break syndical qui ne sont pas passées à l’histoire. Ça partait en lion avec En berne qui affirmait dès les premières notes que les Cowboys étaient de moins en moins dans l’humour et beaucoup plus dans la revendication et dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Foncièrement souverainiste, joyeux, enjoué, profond et humain, il y a de tout dans Break syndical qui a fait des Cowboys Fringants un des groupes les plus importants du 21e siècle.