Critiques

High Vis

Guided Tour

  • Dais Records
  • 2024
  • 38 minutes
7

Encore une fois, la troupe anglaise débarque avec des frondes bien senties. Comment combiner avec autant de brio les arpèges scintillants des guitares et les attaques percussives variant d’une chanson à l’autre? High Vis semble avoir trouvé la réponse.

Ça part fort sur la pièce-titre avec sa ligne de basse insistante et le vocal de Gordon Sayles – indissociable de la signature sonore du groupe – évoquant encore les belles années de Happy Mondays mais avec une conscience de classe comme valeur ajoutée. Comme une capture temporelle de quelques secondes du son madchester.

Drop Me Out dénote un retour à l’agressivité héritée de la période punk avec peut-être plus de subtilité dans l’instrumentation que les groupes-phares du genre (Angelic Upstarts, Cockney Rejects). Comme quoi la force de frappe assénée autant par le débit du chanteur que la cadence sans faille de la batterie ne s’exécute jamais au détriment de la groove savoureuse de la basse encore une fois très forte dans le mix. Quant à elle, Worth The Wait visite le début des années 80 et ses atmosphères post-punks présentées sous un aspect très contemporain. Très catchy.

Après un départ canon de 4 classiques instantanés, l’enthousiasme initial redescend un peu avec Feeling Bless et son refrain qui arrive trop vite. Comme si, à défaut d’en définir un qui soit plus fredonnable, on a cru que le placer presque au début allait compenser son manque de mélodie.

Heureusement, l’engouement reprend avec Mob DLA flirtant avec des textures métalliques. Comme un pied trempé dans le hardcore new-yorkais sans toute l’imagerie musclée et tatouée. Encore et toujours très british comme dégaine.

Un peu désarçonnante par son beat juste assez house, Minds A Lie débute en plus avec une voix féminine, mais le verbe acéré de Gordon Sayles nous ramène à l’ambiance High Vis. Mais ce détour dans un électro discret se veut quand même réussi même s’il ne se laisse pas convaincre si vite.

Untethered démontre une fois de plus que High Vis n’est pas un band traditionnel exposant son guitar hero pourtant bien talentueux. La basse joue un rôle crucial dans la définition du son, voire de l’identité, du combo. Sur une narration chargée de vécu – du moins, on le devine – le chanteur nous récite sa quête de pousser un art sans compromis. Une parfaite balance entre le cri introspectif et le cri de ralliement pour éveiller les consciences.

À travers les 11 titres de Guided Tour, High Vis s’avère les porte-étendards de toute une tradition champ gauche de la musique britannique à travers les générations. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir vécu les années Thatcher pour pointer les incohérences du système économique et politique.

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