Sarahmée
Pleure pas ma fille, sinon maman va pleurer
- Ste-4
- 2024
- 40 minutes
Après 4 années mouvementées, marquées par divers défis personnels avec comme point d’orgue le deuil de son frère, Sarahmée revient en force avec son 4e album Pleure pas ma fille sinon maman va pleurer. Une ode au dépassement de soi, à la persévérance, au courage et surtout un album soulignant la paix intérieure que l’artiste de 38 ans a retrouvée.
Cette paix marquée par l’interprétation affirmée des 11 titres que comporte cet album qui s’apparente à un long cheminement pour la rappeuse. Puisant ses sonorités principalement dans l’afrobeat, mais où la trap et les punchlines tranchantes ne sont pas bien loin. Comme elle le clame haut et fort, elle « veut de l’amour, pas de l’attention ».
Brille dans ciel comme supernova
Respect OG Sonia Benezra,
J’emmerde tout le monde…
Karim Benzema
— Sonia Benezra
On peut reprocher à la rappeuse les schémas de rimes un peu trop faciles ou une réalisation manquant un grain de folie. Cependant, on ne peut nullement lui enlever sa sincérité et son authenticité dans la majorité des morceaux qui, fort probablement, se retrouveront dans les meilleures listes de lecture.
Comme elle mentionne dans une entrevue, Sarahmée est « prête à déposer dans nos oreilles » sa métamorphose musicale dans ce quatrième opus avec son simple emblématique Way too long où « elle veut de l’amour, pas de l’attention ». Cette troisième pièce de l’album est une sorte de constat avec elle-même. Une petite mise au point accompagnée d’une production musicale afro, mais gardant une sève rap.
Une approche introspective visible dès le prélude avec le titre sunu signifiant « notre » en wolof, la principale langue du Sénégal, pays d’origine de la chanteuse. Le Sénégal est d’ailleurs présent dans presque tous les beats des morceaux. Une sorte de retour aux sources, ou une régénération qui a pris du temps à se concrétiser au vu des sujets qu’elle aborde en toute transparence.
Des sujets et des thèmes qui ont pris forme suite à une longue gestation artistique comme l’a confié la rappeuse québécoise. En effet, Pleure pas ma fille sinon maman va pleurer esquisse différentes facettes de ce qu’est Sarahmée aujourd’hui.
À la fois une femme fragile, évoquant ses doutes, son deuil, ses problèmes de santé et son rapport à l’autre dans des titres comme Si j’avais su ou À la dur. Mais aussi une rappeuse sachant montrer les crocs comme dans le titre Sonia Benezra. Un morceau trap bête et méchant (ndlr : c’est un compliment) sur lequel on se casse la nuque avec des name drop à tout-va !
De manière générale, l’album est très bien construit. Certes, il y a quelques redondances dans les paroles, mais qui ne gênent pas du tout l’expérience auditive que procure Pleure pas ma fille sinon maman va pleurer dont l’épilogue jazzy et groovy conclue un album généreux voulant partager avec ses auditeurs « Juste du love ».