C’était peut-être le concert qui était le plus attendu, Avec pas d’casque venait présenter les pièces de son nouvel album, Cardinal, qui sera lancé le 13 septembre.

La journée s’est commencée en après-midi avec le bloc party organisé par ceux derrières la série documentaire Les racines du hip-hop dont le collègue Félix B. Desfossés. Il y avait une mixité de gens qui étaient venus pour l’occasion, allant du fan de rap à la personne qui n’a peut-être jamais vraiment écouté ce style de musique. L’atmosphère était bonne, les gens prenaient un verre, discutaient, quelques breakers faisaient des steppettes et les DJ assuraient l’ambiance avec du vieux rap. Je suis parti avant que Zach Zoya vienne faire une apparition. Il était naturel de faire appel au rappeur natif de la région.

Une canadienne qui n’erre pas beaucoup

C’est assez rare de pouvoir voir Myriam Gendron en concert, de surcroît en dehors de Montréal. La folkeuse était un choix de luxe pour la première partie d’Avec pas d’casque et elle n’a pas déçu. Elle a livré quelques chansons de son répertoire, dont Un Canadien errant puis Long Way Home, Dorothy’s Blues et La belle Françoise (pour Sylvie) de Mayday, paru un peu plus tôt cette année. Elle a interprété ses chansons avec une belle sensibilité touchante qui était magnifiée par l’intimité qu’elle installe. Il n’y avait pas un son dans la salle alors qu’elle livrait son folk délicat. Au point où on entendait les gens bouger sur leurs sièges. Elle a été, à juste titre, chaudement applaudie après sa performance. Par gêne, par humilité, ou un mélange des deux, elle s’est contentée de ramasser ses fils alors que la foule continuait de la féliciter avec des claquements de mains bien mérités.

(point) Cardinal

Avec pas d’casque est une valeur sûre et un nouvel album est toujours un événement attendu. Deux semaines avant la sortie de leur cinquième album, le quatuor, augmenté de Simon Trottier aux guitares, est venu présenter leur nouvel album dans l’ordre. Stéphane Lafleur et ses potes ont glissé à travers Cardinal avec aisance pendant que la foule découvrait les pièces et se laissaient aller à quelques rires pendant Accepter le mystère. Les arrangements du nouvel album passent très bien le pas de la scène et l’ajout de Simon Trottier qui ajoute de belles textures avec sa guitare électrique est franchement réussi. Stéphane Lafleur a remercié la salle d’avoir écouté l’album au complet, mais il manquait toujours le dernier titre, Le soleil se cherche du stationnement dans l’horizon, qu’il jouera en solo au rappel.

Puis, le groupe s’est lancé dans une enfilade de pièces de son répertoire : Dervish Tourneur, Il fait noir de bonne heure, Dommage que tu sois pris, Les gloires du matin et Walkie-talkie. Le tout s’est passé rondement et Avec pas d’casque nous a bercé comme il sait bien le faire. Puis, Stéphane Lafleur a invité les gens à venir danser un slow (ce que deux paires de spectateur.rice.s ont fait) sur En attendant que ça paye. Au rappel, en plus de la chanson mentionnée plus haut, le groupe nous a laissés sur l’excellente Intuition #1. Un concert magnifique et chaleureux.

Soirée électronique

Plutôt que la traditionnelle nuit électronique, cette année, le FME proposait un concert de Kaya Hoax et Marie Davidson qui commençait à 23h30. La formule était une bonne idée et il y avait du monde au rendez-vous pour Kaya Hoax qui en a mis plein la vue avec sa pop électronique avec beaucoup d’attitude. Il y a une touche de rap dans sa livraison aussi qui vient colorer le tout. Ce qui impressionne le plus est sa prestance sur scène. Elle enchaîne les déhanchements, les traversées de la scène, les mouvements dansés avec un naturel déconcertant. C’était tout à fait convaincant.

Puis, Marie Davidson est arrivée et en a rajouté une couche. L’autrice-compositrice-interprète a cassé la baraque avec un concert énergique qui alternait entre morceaux faits sur mesure pour danser et des pièces chantées avec sa dégaine puissante et affirmée. Son nouveau concept qui tourne autour d’une sensualité féminine forte fonctionne très bien et elle l’interprète avec panache. Si vous avez la chance de l’attraper en concert prochainement, je vous le recommande vivement.

Voilà qui conclut un samedi rempli de bonne musique!

Crédit photo: Thomas Dufresne