FRIMAT JOUR 1 | Soraï, White Roads, PRINCESSES et Philippe Brach.
Après huit heures de route, je suis arrivée au Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue à Val d’Or, juste à temps pour attraper Soraï au 5 à 7 situé au Parc Albert-Dumais ainsi que White Roads, PRINCESSES et Philippe Brach à la Réserve à minerai.
C’est ma première fois à Val d’Or et wow, quelle belle communauté ! L’accueil a été chaleureux et paisible pour le moment. Ça me fait plaisir de voir une communauté aussi tissée serrée apprécier et montrer leur amour à des artistes aussi talentueux. L’ambiance est très différente des concerts qu’on voit à Montréal pour toutes les bonnes raisons. Pour l’instant, mon seul bémol est la balance des sons au niveau technique. En d’autres mots, il était difficile de comprendre les paroles de la totalité des artistes qui ont présenté une performance à date, car les voix sont mixées d’une façon qui donne l’impression qu’elles sont étouffées, rendant la compréhension difficile.
Soraï
La rappeuse féministe de Montréal Soraï a fait une entrée remarquée en commençant sa performance avec de la force ! Sa technique vocale était bonne, mais comme dit plus haut, la manière dont sa voix était mixée rendait les paroles presque impossibles à distinguer. La voix de support était aussi mal balancée, il était difficile de percevoir les harmonies et la batterie était beaucoup trop forte comparée aux autres éléments mélodiques. Cependant, Soraï a donné un bon concert au public de Val-d’Or, bien que ce dernier était un peu difficile. C’est vrai que l’artiste n’interagissait pas énormément avec le public au début de sa performance, mais lorsqu’elle le faisait, la foule ne lui rendait pas vraiment l’appareil. Cela ne l’a pas empêché de persévérer et de continuer de construire une connexion avec la foule et de même la faire chanter « Get high with my baby » à répétition. La rappeuse a principalement interprété les chansons de son dernier album Synesthésies, comme ses chansons Gâchis, Pansement, Wasabi, STP, mais s’est aussi permise de faire des pièces plus anciènnes, comme celle en collaboration avec Calamine, Aya. Une belle performance de la part de Soraï, où elle avait une belle synergie avec ses musiciens, sans oublier d’interpeller la misogynie qui domine l’industrie du rap.
White Roads
Le trio énergétique a déplacé de l’air au prospecteur, il a donné une performance remarquable, le public était visiblement ravi. White Roads, qui a d’ailleurs été découvert au même endroit en première partie de Dance Laury Dance en 2022, s’est même permis de faire deux exclusivités, car les membres se sont dit : « À Val d’Or, ils sont l’fun! » Ce n’est pas tombé dans des oreilles de sourds, puisque le public a évidemment montré son appréciation pour ces deux chansons et le reste de leur concert.
PRINCESSES
Le trio PRINCESSES, dont le batteur était masqué, ont tout de suite établit un lien avec la foule et n’ont pas lésigner sur les solos de guitare, digne d’un bon concert de rock. La formation féministe s’offusque sur le fait que le clitoris avait seulement été découvert par Helen O’Connell en 2005 pour introduire la chanson Fouille fouille qui se transforme en remix du classique T’es dans la lune du groupe des années 80, Les BB. PRINCESSES entame par la suite une belle reprise grâce à leur synergie de Prends bien garde de Julie Masse et termine leur performance avec une chanson dédiée à leurs amies qui se sont fait attaquer à la matraque par une inconnue il y a quelques années. Bref, les festivaliers ont vraiment aimé la formation et ont même commencé un mushpit pour montrer leur appréciation.
Philippe Brach
Le chanteur se pointe comme d’habitude avec des habits hors du commun, vêtu d’une robe de chambre et d’un chapeau jaune avec des taches blanches. Le public était visiblement content de revoir l’artiste qui avait déjà fait une performance au FRIMAT, il y a sept ans. Pour sa performance, les jeux de lumière étaient au rendez-vous, ce qui rajoutait du piquant à la performance de l’interprète de Rebond. « C’t’un beau festival de souverainiste hein ? » dit-il avant d’expliquer qu’à toutes les fois qu’il a performé à Val d’Or, la foule criait « Vive le Québec libre » et ajoute que ces mêmes personnes font maintenant toutes parties de l’organisation du FRIMAT, ce qui a fait rire tous les spectateurs. D’ailleurs, ces derniers n’ont pas hésité à chanter avec l’artiste sans même qu’il le demande, ce qui a rendu le concert beaucoup plus chaleureux que les autres performances d’avant. Il y a même un petit garçon de 7 ans au nom d’Émile qui avait une pancarte avec deux demandes spéciales écrites dessus. Philippe Brach, qui était content de voir que quelqu’un lui avait fait une pancarte, s’empresse donc de chanter Alice, en remplaçant toutes les instances dans lesquelles il chante le titre de la chanson par le nom du petit fan, ce qui était très touchant. À la fin de la performance, comme de fait, le public s’acclame « Le Québec, un pays ! » avant que Philippe remercie tous les employés du festival et décide de faire comme rappel Bonne Journée, qui était la deuxième demande spéciale du petit Émile.