Cloud Nothings
Final Summer
- Pure Noise Records
- 2024
- 29 minutes
Les gars de Cleveland nous offrent ici un condensé de 10 titres sans temps mort. Finement ciselé, chacun des riffs trouve sa place dans cet amoncellement de mélodies.
L’ouverture, tout en nuance, ne laisse pas deviner toute l’énergie débordante omniprésente sur Final Summer. Surtout que ladite chanson d’ouverture, la pièce-titre, laisse entendre des arrangements de synthétiseurs qu’on ne retrouve pas sur le reste de l’album. Cette intro qui semble traîner en longueur sur la moitié de la pièce aboutit tout de même à un momentum efficace menant à la voix.
Daggers of light sonne comme un air que Sloan aurait pu mettre sur son premier album avant son virage résolument power pop. On verse même dans le noisy à la Drop Nineteen ou même Ride dans I’d Get Along.
Délaissant les avenues shoegaze des tounes précédentes, Mouse Policy nous ramène à une vitesse fulgurante dans des territoires plus punk. Avec un sublime bridge arpégé midtempo au milieu de la toune pour faire respirer le tout. Et ça ne détonne pas du tout dans l’identité de Cloud Nothings. De cette concision dans les pièces les plus expéditives se dégage une candeur dans l’interprétation. Du moins une certaine sérénité. De la joie de vivre en exécutant de tels hymnes à la gloire du simple plaisir de se défouler sur un rock sans prétention.
The Golden Halo, grâce à l’énergie contagieuse du rythme, s’avère la parfaite toune de road trip. Et la cadence ne s’atténue pas avec l’irrésistible Thank Me For Playing. Souvent, à l’épicentre d’un chaos contrôlé de feedback, surgit une lancinante mélodie qui reste dans la tête pour longtemps. Comme dans On the Chain. Et si Common Mistake, qui termine magistralement l’album, ne sort pas un simgle, je ne mérite pas de jouer les critiques. Un autre joyau à écouter fort sur les routes d’été.
Dix tounes en 29 minutes, c’est vite passé. Surtout que le groupe démontre une maîtrise de l’écriture efficace dans les structures. Le trio flirte moins qu’avant avec les prétentions nerds du math rock ou de certains courants du post-hardcore. Quelques solos ici et là viennent agrémenter les pièces sans non plus trop en jeter. C’est pas tant pour jouer les virtuoses au passage que parce que la mélodie se manifeste d’elle-même.
Bref, un heureux mariage qui ne révolutionne rien peut-être aux oreilles de certains, mais Final Summer demeure un amalgame qui reste tout de même assez nuancé dans l’ensemble. Difficile de mettre le doigt sur un groupe précis pour parler d’influence. Dès qu’on pense avoir trouvé, la pièce suivante vient brouiller les pistes.