Troisième et dernier demi-finales de Francouvertes qui allait déterminer qui allait passer en finale. Retour sur une dernière soirée plutôt rock.

Avant que les trois participants prennent la scène, c’est La Faune qui est venue jouer des chansons issues de son album Mourir au Canada. Jay Essiambre, l’homme derrière le projet, n’a pas pris de temps en lançant directement Clandestin dès que son pied fût sur la scène. Ce n’est que pendant la chanson qu’il a pris le temps de saluer la foule qui était sur place pour cette ultime soirée des demi-finales. Toujours aussi habile en version one-man band, le musicien d’origine gaspésienne a offert un bon moment aux spectateurs, armé de sa guitare.

La Monarque

Ariane Drapeau n’en est pas à son premier BBQ. En la regardant offrir son concert hier soir, je me suis dit qu’elle a trouvé une voie qui lui sied bien. Avec beaucoup d’énergie, elle a pris la scène du Lion d’Or pour offrir sa pop-électronique qui rappelle beaucoup ce qu’on voit au concours Eurovision. Des pièces relativement simples, avec des textes répétitifs et une tonne de dynamisme. C’est convaincant dans le genre et La Monarque est très bonne pour embarquer le public dans son trip un peu trash. Elle habite bien la scène et possède le charisme nécessaire pour égaler la proposition assez extravagante qu’elle met de l’avant.

Les textes traitent d’une panoplie de sujet toujours avec un angle féministe et ça fonctionne plutôt bien. Ce ne sont pas les morceaux de poésie les plus développés, mais le projet ne repose pas sur ça. Là où il y a une faiblesse dans le projet est à la voix. À la fois dans la construction de mélodies et dans les élans vocaux, il y a du travail à faire pour mener de front ce genre de projet. C’est d’abord et avant tout elle qui est mise de l’avant et La Monarque manquait un peu de panache vocalement.

Fait à noter, la même batteuse qui était partie en ambulance la veille devait être avec le groupe pour cette prestation. La Monarque a dû se revirer de bord sur un dix cennes aussi pour offrir une prestation. Moins que Le Belladone et Nectar Palace la veille, mais tout de même.

Loïc Lafrance

L’auteur-compositeur-interprète excentrique avait fait parler de lui aux préliminaires et on comprend pourquoi. Loïc Lafrance propose une pop-rock accessible avec des textes aux angles intéressants doublé d’une présence sur scène qui est déjà à point. Pour vous donner une idée du personnage, la première chose qu’il a faite, c’est prendre un égoportrait avec la foule en entrant sur scène, pas parce que c’est un gars d’image sur les réseaux sociaux, juste parce qu’il avait l’air très content d’être là. Et cette naïveté un peu fo-folle, ça le rend attachant.

Il a offert une très bonne performance où certains moments musicaux plus rock ont brillé d’entre le reste. Loïc Lafrance a une folie, un peu dandy, qui n’est pas sans rappeler un jeune Jean Leloup. Il reste encore du travail à faire sur ses compositions qui sont bien, mais qui pourrait bénéficier de la même audace que ses prestations sur scène. Après avoir cité Le Canal Auditif lors des préliminaires pour la manière que nous avions caractérisé sa musique, il a préféré se tourner vers Sors-tu.ca cette fois-ci (étant donné que j’étais sur le jury). « Sors-tu.ca a dit que ma musique sonne comme du Gab Bouchard. Pour les faire mentir, on va finir ça avec une toune de peine d’amour. » Ça donne une idée du personnage. Bien joué.

Patrick Bourdon

Le dernier artiste des demi-finales, mais non le moindre, était Patrick Bourdon. L’auteur-compositeur-interprète offre un country-folk-rock de taverne assez vitaminé. Avec un enthousiasme contagieux, il a pris la scène du Lion d’or comme… un lion pour lancer les pièces de son répertoire qui compte déjà deux albums et deux EP. Son groupe et lui ont offert une bonne performance énergique qui donne l’impression d’être dans une soirée de party dans un bar. Pas de doute, Patrick Bourdon fait le genre de musique qui peut voyager aisément à travers la province et qui collerait à merveille aux premières parties de Sara Dufour.

Dans ses textes, il y a quelques maladresses comme des blagues de graines un peu frivoles, mais il y a aussi de bons coups comme Stanley Park à la courbe narrative bien taillée. Musicalement, c’est très standard pour le genre. On n’y retrouve pas de grandes nuances ou des textures très recherchées, mais son groupe et lui sont de bons musiciens qui savent jammer pour que le plaisir pogne.

Et le palmarès final…

Palmarès

1. Soleil Launière
2. Loïc Lafrance
3. Sensei H

Voici donc les 3 finalistes de cette année. Comme chaque année, cette dernière soirée des demi-finales servait aussi la remise de nombreux prix. Parmi les artistes, Le Belladone, Sandra Contour, PRINCESSES, Patrick Bourdon, Paruline, La Monarque, LeBlaze, Karolan Boily, Nectar Palace et les trois finalistes ont remporté des prix. On risque donc de revoir tout ce beau monde au cours deux prochaines années!

Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin