Critiques

Orbital

Optical Delusion

  • Indépendant
  • 2023
  • 51 minutes
7,5

La sortie du nouvel album d’Orbital en février dernier nous a rappelé que le duo britannique fait de la musique techno depuis plus de 30 ans. Fondé par les frères Paul et Phil Hartnoll en 1989, le projet a d’abord navigué sur la vague acid house qui déferlait sur l’Europe et qui a abouti dans les raves, dont le lieu était souvent divulgué à la dernière minute, de bouche à oreille.

Cette « belle époque » de la techno a créé des ambassadeurs qui ont traversé les décennies en conservant l’essentiel du propos; se retrouver en gang pour communier sur un bon rythme. Dans cet ordre d’idée, leur dixième album Optical Delusion sonne comme de grandes retrouvailles, et laisse une impression d’intemporalité de la techno qui fait danser et rend de bonne humeur.  

Le duo est revenu en force avec leur premier simple Ringa Ringa (The Old Pandemic Folk Song), accompagné par The Mediaeval Baebes aux voix échantillonnées. On s’en doute, la piste rythmique est placée complètement à l’avant, au point d’agacer un peu l’oreille avec son charleston. Heureusement, le motif mélodique vient équilibrer le thème avec sa séquence teintée au new age, supporté par le chœur de voix féminines.

Day One assure la suite avec une séquence bondissante qui transite vers de la techno urbaine, façon Lamborghini Countach qui dépasse la limite de vitesse sur une autoroute souterraine à 3 heures du matin. La pièce est guidée par la voix échantillonnée de Dina Ipavic, qui ponctue les motifs itératifs jusqu’à un apogée triomphant.

Are You Alive? prend la direction electro-pop avec Pénélope Isles à la voix. La chaleur de la palette électro sci-fi enveloppe la délicatesse des vocalises, et créé un contraste qui donne l’effet de danser avec la tête dans les nuages. You are the Frequency passe à de la house saturée en articulations rythmiques, au point de déranger un peu la dynamique de l’album.

Le duo retrouve celui-ci avec The New Abnormal, qui profite d’une séquence syncopée pour rebondir dans les basses, pendant que le filament mélodique glisse d’une note à l’autre. On ressent l’effet du drum and bass qui ressort en deuxième partie, accompagné par une boucle synthétique déployée.

La deuxième moitié de l’album se poursuit avec le même niveau d’entraînement, en proposant des détours qui s’adaptent à l’artiste avec laquelle le duo collabore. Après tout, il n’y a que deux pièces sur dix qui ne profite pas de cette combinaison, et fait en sorte que le thème rassembleur d’un album laisse place à une compilation de collaborations à la « Orbital and friends ».

Cela dit, cette approche permet au duo de mettre en valeur le talent de ces amis en question. Le tandem profite de l’opportunité de sortir de sa zone de confort pour renouveler ce qui aurait pu sonner comme le même moule depuis trente ans. Au risque de s’éparpiller un peu, on se rend jusqu’à la dixième pièce, Moon Princess, en ayant tapé du pied du début à la fin. Dansez!

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