Mandy, Indiana a fait ses premières vagues l’an passé avec l’EP …, son premier. Avant celui-ci, la formation se nommait momentanément Gary, Indiana en hommage à la ville ouvrière particulièrement difficile des États-Unis qui a vu naître les Jackson 5. Revenons à Mandy, Indiana qui propose un mélange de musique industrielle, de noise et de punk, doublées de textes revendicateurs en français.

Le quatuor s’est formé à Manchester en Angleterre lorsque Valentine Caulfield et Scott Fair, qui avait été dans un groupe ensemble, ont été rejoints par Simon Catling et Alex Macdougall. Les pièces proposées sur i’ve seen a way sont puissantes autant dans la composition que dans les textes particulièrement acerbes de Caulfield. Elle ne passe pas par quatre chemins pour mettre en évidence les travers des sociétés occidentales.

Dans cette saloperie d’société
J’ai plus envie d’me réveiller
Quand on laisse des humains crever
Dans la mer Méditerranée
Dans des immeubles pas chauffés
Dans nos pays dе gros tarés
Qaund on choisit nos réfugiés
Y’a que les blonds qu’on laisse rеntrer
Ceux qu’on bombarde on envoie chier
Et puis on élit des banquiers
Et des gros bourges et des rentiers
Et on s’étonne de s’faire baiser

Pinky Shears

Dans Pinky Shears, une chanson sur l’essoufflement face à la politique occidentale, on retrouve non seulement un texte engagé, mais aussi une excellente trame menée par des percussions inventives et puissantes qui sont doublées de bruitage efficace et d’une belle grosse basse synthétique pesante. Si sur celle-ci, le message est tourné vers la politique, Caulfield s’attaque aussi à des questions féministes. Sur la rythmée Drag, elle remet à l’avant-plan la condition féminine.

On retrouve aussi des pièces qui sont majoritairement électroniques et instrumentales comme The Driving Rain (18) qui offre de bons moments et quelques moments de bruits blancs à la limite du supportable pour l’oreille. Iron Maiden emporte plutôt le mélomane dans les méandres sombres d’une composition lancinante. Le côté expérimental de la formation est mis de l’avant sur celle-ci. C’est aussi le cas pour Injury Detail qui reprend des phrases typiques des jeux Mortal Kombat, avec une approche franchement intéressante.

i’ve seen a way n’est pas l’album le plus facile d’approche que vous écouterez cette année, mais ça demeure tout de même très digeste dans l’expérimental. Le groupe offre un rock expérimental à la croisée des chemins du punk et de la musique industrielle et fait de cette proposition sa propre interprétation.