Sunset Rubdown et Nicholas Merz à la Sala Rossa le 23 mars 2023
C’est une Sala Rossa fébrile qui attendait le retour d’un groupe chérie de la scène indie montréalaise puisque Sunset Rubdown y offrait son premier concert en 13 ans.
Photos par Alexanne Brisson
Il faut remonter au 27 octobre 2009 selon Setlist.fm pour retrouver le dernier concert de Sunset Rubdown qui a été donné au Troubadour à Los Angeles. La dernière fois à Montréal était le 12 juillet 2009 au Il Motore, devenu depuis le Ritz P.D.B. Le groupe était donc attendu de pied ferme pour ce premier concert en 13 ans qui lançait une tournée de réunion dans la ville qui a vu naître la formation. En première partie, c’est le countryman alternatif Nicholas Merz qui avait la tâche de réchauffer la salle.
Nicholas Merz
C’est toute une bébitte que le Nicholas Merz. Imagine un grand cowboy avec une belle grosse moustache qui joue des séquences de pedal steel qu’il boucle pour créer des trames alors qu’il s’avance sur scène avec un micro. Sa dégaine est surprenante alors que ses textes sont aussi humoristiques que poétiques : « I never tried cocaine, but I hear it smells good. » Le tout est accompagné de pas de danse et de gestes timides dans leur amplitude, mais assumés. Et c’est livré avec une belle voix grave à la Daughn Gibson. Honnêtement, c’est une première partie aussi surprenante qu’agréable qu’a livré Nicholas Merz. On commencera à suivre le cowboy qui a lancé American Classic en février dernier.
Sunset Rubdown
Mais bon… ne soyons pas malhonnête, c’est d’abord et avant tout pour le retour sur scène de Sunset Rubdown que la foule s’était déplacée. Et foule, il y avait! Si au début des chansons de Merz, la Sala Rossa était plutôt aérée, il n’en était rien lorsque la bande à Spencer Krug a pris la scène pour lancer le tout avec Snake’s Got A Leg pour ce qui sera une bonne heure et demie de plaisirs renouvelés.
Sunset Rubdown a plongé dans son répertoire avec un plaisir évident sur scène, même si les membres semblaient un tantinet nerveux aux premières notes. Ce sentiment s’est dissipé rapidement grâce à l’accueil enthousiaste de la salle et leur prestation qui était solide malgré les années qui nous séparaient de leur dernière apparition. Camilla Wynne s’est particulièrement déliée en poussant quelques blagues en complicité avec Krug. Si le bonheur était au rendez-vous, c’est entre autres à cause de la salle qui est selon les dires de Krug sa préférée en ville.
Le groupe a gâté les fans de la première heure avec les succès de la formation : The Mending of the Gown, Stadiums & Shrines II, Shut Up I Am Dreaming of Places Where Lovers Have Wings et You Go On Ahead (Trumpet Trumpet II). Le rock s’est fait sentir pendant une bonne partie du concert. The Men Are Called Horsemen There a offert de beaux moments, entre autres. Sur scène on retrouvait les quatre membres originaux : Michael Doerksen, Jordan Robson-Cramer, Camilla Wynne et Spencer Krug qui étaient complétés par Nicholas Merz qui est venu jouer de la basse sur de nombreuses pièces.
Malgré la musique et les lumières qui se sont rallumées, le groupe a offert Dragon’s Lair en rappel qui a plu à ceux qui n’avaient pas pris la poudre d’escampette. C’est un retour plus que réussi pour le groupe né à Montréal qui a même offert une nouvelle pièce, We’re Losing Light, que Krug a qualifiée de lumineuse parce que tout le groupe était vieux et que c’était terminé la noirceur des premiers textes. Cela fait rêver à un nouvel album et qui sait… peut-être que la tournée leur donnera envie de retourner en studio ensemble.
Liste des chansons
- Snake’s Got a Leg
- The Taming of the Hands That Came Back to Life
- Silver Moons
- Us Ones in Between
- Shut Up I Am Dreaming of Places Where Lovers Have Wings
- Winged / Wicked Things
- Stadiums and Shrines II
- You Go On Ahead (Trumpet Trumpet II)
- Coming to at Dawn
- Idiot Heart
- The Empty Threats of Little Lord
- We’re Losing Light
- The Men Are Called Horsemen There
- The Mending of the Gown
Rappel
- Dragon’s Lair
Crédit photo: Alexanne Brisson