Slowthai est une personnalité anglaise qui divise. C’est le genre de gars qui gagne un prix et qui est escorté par la sécurité après avoir voulu se battre avec un membre du public tout en ayant un peu plus tôt dit des choses assez machos et salaces à une femme qui était sur scène. Il s’est expliqué par la suite et a avoué qu’il consommait trop et qu’il souffrait d’épuisement. Cette anecdote est importante pour comprendre l’angle qui est pris sur UGLY.

Sur ce nouvel album, Slowthai pousse les éléments punk rock déjà présents dans sa musique à l’avant-scène en prenant une approche franchement plus rock. Il y rappe encore, mais le chant prend une place importante dans la proposition. Tout comme les thématiques d’auto-destruction, d’anxiété et des travers de sa personne. UGLY n’est pas titré de façon anodine, Slowthai plonge dans ses travers pour créer des pièces qui abordent les abus de tout genre.

Musicalement, c’est un électro-rock plutôt brut qui domine. YUM qui ouvre l’album pose les bases de ce qui sera la loi sur le reste de l’album. Parfois plus électro comme sur cette dernière, mais souvent beaucoup plus rock. C’est le cas sur HAPPY qui fait partie des pièces plus rythmées de ce nouvel album. Il y a aussi la pièce entraînante Feel Good qui donne une bonne dose d’énergie avec ses rythmes entraînants.

Il y a aussi de nombreuses balades sur UGLY. C’est le cas pour Falling ou encore Never Again. Si sur la deuxième, c’est un rap bien livré qui domine, on n’y trouve pas de grandes lignes contrairement aux oeuvres passées de Slowthai. Par contre, sur les deux, il y a des moments chantés et c’est là que le bât blesse un peu parce qu’en toute franchise, il ne chante pas particulièrement bien et ce n’est pas suffisamment bien tourné pour nous faire oublier ça. Cependant, il y a des pièces où ça passe mieux comme 25% Club qui est mélancolique et sur laquelle une guitare acoustique rythme le chant.

C’est le seul vrai défaut d’UGLY, parce qu’autrement, c’est un album très intéressant qui s’inscrit dans un renouveau de la scène rap où les mélanges de genres deviennent plus communs.

Si vous êtes fans de Slowthai depuis ses débuts, il est possible que vous soyez un peu désorienté à l’écoute d’UGLY. Ou peut-être rafraîchie. Parce qu’après tout, c’est rassurant de voir un artiste se mettre en danger comme le fait Slowthai ici.