Après un premier passage en mai dernier, le groupe de Chicago Dehd, était de nouveau de retour à Montréal pour faire plaisir à son public et présenter du nouveau matériel.

Ce n’est pas tous les jours qu’un groupe réalisant des tournées internationales passe deux fois en moins d’un an à Montréal. Entre les deux spectacles, Dehd a fait paraître Blue Skies, un nouvel album qui a permis à plusieurs nouveaux, comme moi, de faire une belle découverte musicale.

Number One Popstar

Sincèrement, je pourrais faire un papier de 2000 mots sur cette performance. Il y a beaucoup trop de choses à dire. Alors, je vais essayer d’y aller à l’essentiel.

Alors, une femme déguisée en enquêteur entra sur le plancher agrippée sur le dos de quelqu’un, le tout, camouflé à travers un long manteau. Déjà, on ne sait pas du tout si ça fait partie du spectacle, mais si. Ensuite, elle se met bien à l’aise sur la scène avant de courir un peu partout autour du Théâtre Fairmount.

Cette artiste, c’est Number One Popstar. En fait, le projet musical de Kate Hollowell est un personnage de scène prétendant être la plus grande vedette de la pop depuis toujours. Ce personnage est une exagération des vedettes pop des années 2000 en quête d’attention à travers leur musique et les scandales.

En 45 minutes, Number One Popstar a réalisé un solo de guitare couché sur le sol comme une rockstar, a performé sur le bar du Fairmount, a invité le public sur la scène pour stimuler son groupe, a chanté avec une planche gyroscopique et a manifesté son mécontentement de manière caricaturale. Le tout avec un caméraman qui la filmait sans arrêt. On se sentait à l’intérieur d’un faux documentaire sur l’ascension de la prochaine future vedette de la pop. N’empêche qu’à force de courir partout, c’était difficile pour elle de tenir la note.

À la fin du concert, elle lance des déchets au public en leur demandant qu’on lui retourne la pareille à la fin de sa dernière chanson.

Bref, je pourrais continuer ainsi pendant longtemps. Mais si je dois conclure, la différence est assez importante entre le produit présenté sur scène et celui offert sur les plateformes d’écoutes en ligne. Pour les amateurs de musique pop, je vous recommande de prêter l’oreille à sa musique studio. Pour son prochain passage à Montréal, ne la manquez surtout pas !

Dehd

Comment peut-on passer à autre chose après cette première partie absolument improbable ? C’est la question que je me suis posée avant que Dehd monte sur scène…

Le groupe fit leur entrée et débuta immédiatement avec Bad Love, tiré du nouvel album. Puis, ils ont enchaîné avec beaucoup de matériel de l’album Flowers Of Devotion avant de revenir, un peu, sur le nouveau matériel.

Avec sa guitare, Jason Balla se balade tout au long de la scène comme s’il n’y avait aucune limite. Ayant une capacité folle à ne pas se laisser distraire, il propose une performance sans artifice, tout en dansant. De son côté, la chanteuse, bassiste et guitariste Emily Kempf ne dégage rien de trop sérieux, en toute concordance avec l’atmosphère générale de la discographie du groupe. Enfin, avec sa batterie et un échantillonneur, ça n’en prend pas plus pour le batteur Eric McGrady pour donner un excellent spectacle.

La salle, elle, remplie au 2/3, a permis au public de profiter des espaces libres pour commencer à danser vers le milieu du spectacle.

Pour un non-initié, les chansons peuvent sembler identiques comme si la formation avait calqué le premier album des Ramones et avait composé leurs chansons sur les trois mêmes accords. Or, ce sont les subtiles nuances qui font la différence. En revanche, ces nuances ne sont pas aussi limpides qu’en version studio où le tout est mieux mixé et les échantillonnages sont mieux exploités. Bref, Dehd fonctionne mieux pour les gens ayant découvert leur musique auparavant.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte