Les mesures sanitaires sont assouplies, la culture est de retour et les artistes internationaux reviennent nous rendre visite. Dans le cadre de la tournée Rushium, le groupe Tame Impala est finalement passé à la Place Bell le 10 mars dernier. La formation, qui devait se produire à Osheaga en 2020, est venue présenter The Slow Rush, leur plus récent album sorti en février 2020.

Photos : Charles-Antoine Marcotte

24 heures avant le jour J, Tame Impala publie sur leur page Facebook que le fameux Rushium, ce «médicament» qui porte le nom de leur tournée, aurait été prétendument banni au Canada. Sans aucun autre détail, en pensant que le «médicament» est une manière X de parler des spectacles canadiens, les abonnés du groupe ont conclu que la tournée canadienne était annulée. Il a fallu que le groupe rectifie le tir et indique, sur leur compte Instagram, que les spectacles canadiens auront bien lieu. Ledit médicament est plutôt un produit vendu à la table de marchandise du groupe composé de vitamines naturelles. Plus de peur que de mal!

Et maintenant, ça commence. C’est la rappeuse Junglepussy qui a débuté la soirée. La rappeuse originaire de New York a profité de sa présence pour présenter quelques chansons tirées de sa toute dernière mixtape JP5000 sortie en février dernier. Il est assez unique d’entendre une performance d’un artiste venant du monde hip-hop faire la première partie d’un artiste plutôt pop éclectique comme Tame Impala. Ce sont deux extrêmes qui tentent de s’aligner le temps d’un spectacle. Bien que l’interprète était dans son élément total, l’intérêt du public ne semblait pas être présent, sauf pour la section Admission Générale qui semblait passer un bon moment.

Et parlant du loup, celui-ci, accompagné de son groupe de scène, débute sa partie avec One More Year, première chanson du plus récent album The Slow Rush. Le public est heureux. Mais quand le groupe lance Nangs, chanson tirée de l’album Currents sorti en 2015, la clameur s’est intensifiée. Il est clair que le public présent à cette soirée était plus conquis par l’album Currents que The Slow Rush. C’était aisément visible et audible quand Parker débuta ne serait-ce que le début Let It Happen ou Eventually et surtout The Less I Know I’m Better en rappel.

N’empêche que la formation ne s’est pas empêchée de revenir sur les deux premiers albums plus rock que synthwave. Dès que son chanteur, armé de sa guitare, débute un solo sur la chanson Elephant, le public est conquis et savoure l’instant en dansant et chantant. Au point qu’à la fin de la chanson, le chanteur glisse « I knew you’ll have fun, I fucking knew it! » J’ai personnellement découvert le groupe grâce à cette chanson et je sens que je ne suis pas le seul.

Pour son passage à Montréal, Kevin Parker en a profité pour présenter en exclusivité la première performance sur scène de la chanson On Track tirée du dernier album. Cette surprise, très appréciée par le public, fut un moment plus mélodique et poignant. Le plaisir d’être présent était réciproque, et pour l’artiste et pour le public. Le chanteur l’a même évoqué à plusieurs reprises en ponctuant ses interventions de quelques mots en français. Il s’est aussi assuré que tout le monde passe une belle soirée, au point d’avoir arrêté la performance de Runway, Houses, City Clouds pour demander à la sécurité d’aider une personne dans le besoin.

Cette soirée était mise en scène avec une direction artistique unique incluant lasers, effets visuels psychédéliques et jeu de lumière accroché au plafond. Tout ce qui était possible pour mettre l’emphase sur le monde synthwave mauve, rose et rouge du projet musical a été réalisé, et ce, malgré un mauvais choix de micro où, avec l’acoustique, il était difficile de comprendre les questions du chanteur ainsi que quelques paroles.

Au final, quelle joie de recommencer à sortir et quelle manière agréable de débuter le tout ! Que dire de l’odeur de marijuana qui n’a pas déplu au chanteur ? Il en a même remercié les membres du public pour la « bonne odeur. »