Critiques

Yoo Doo Right

Don’t Think You Can Escape Your Purpose

  • Mothland
  • 2021
  • 40 minutes
7

Après quelques sorties depuis 2016, les Montréalais de yoo doo right (avec pas de majuscules selon leurs réseaux sociaux) nous arrivent avec un long jeu des plus exigeants. Toute une ride post-rock, krautrock et expérimentale enregistrée entre Le Pantoum de Québec et le mythique Hotel2Tango de Montréal.

Une courte introduction dramatique laisse ensuite toute la place 1N914 qui amorce réellement en force l’album. La batterie frénétique et les guitares fortement inspirées par My Bloody Valentine donnent le ton. Le tout est suivi de plusieurs riffs des plus psychédéliques avant de revenir au mur du son. La deuxième moitié de la pièce est consacrée à une belle montée à la fois post-rock et groovy. On suit une certaine formule, mais les fans du style apprécieront. La basse vient vraiment ici donner le rythme et aide le groupe à se démarquer.

Parlant de basse, celle-ci donne réellement le rythme sur Marché des vivants, la troisième piste. Légèrement moins abrasive, elle laisse la place à quelque chose de plus posé et des lignes de clavier qui versent dans la dream pop. Avant bien sûr d’être remplacée par l’arrivée d’une guitare en crescendo menant vers un mur de son. Il y a tout de même une certaine retenue de rafraîchissante pour le style.

La voix fait une première apparition à la quatrième piste, venant briser certaines répétitions. Mais c’est réellement avec la chanson titre, en cinquième position, que les Montréalais se démarquent avec un savant mélange de post-rock et de krautrock qui rappelle une certaine époque de Mogwai. On trouve une belle dichotomie entre une section rythmique mécanique et des guitares abrasives en montée épique. Nul doute que ce moment en concert sera des plus hypnotiques.

En fin de programme, on revient avec un duo de pièces plus rock et plus courtes. Join, Be Crust et Presto Presto, Bella’s Dream amènent une nouvelle dynamique intéressante qui changent de la formule connue du rock instrumental.

Cela dit, le moment un peu plus faible est servi en guise de finale. Black Moth, sans être une mauvaise pièce, semble la moins cohérente du lot. Les répétitions lourdes, la basse fuzzée et le jeu de batterie rappellent Swans par moment. Pas que cela soit un défaut. Mais on dirait que le groupe cherche quelque peu la direction qu’ils veulent donner à la chanson.

Mais malgré ce bémol, yoo doo right a certainement lancé un des albums les plus intéressants de la scène montréalaise cette année. Tout fan de musique expérimentale se doit d’y jeter une oreille attentive.

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