Thundercat
It Is What It Is
- Brainfeeder
- 2020
- 38 minutes
Thundercat lançait récemment son quatrième album studio. It Is What It Is fait suite à deux albums qui ont obtenu l’approbation : Drunk et Apocalypse. Ce qui surprend le plus sur It Is What It Is, c’est que Stephen Lee Bruner délaisse la prouesse technique pour plonger plus loin dans le groove et surtout pour présenter ses émotions sans filtres.
C’est le plus personnel des albums de l’auteur-compositeur-interprète américain. On le retrouve même dans une pièce R&B douce sur Fair Chance, une composition écrite en hommage à Mac Miller après son décès. Celle-ci parle d’un deuil difficile à faire. D’ailleurs, le passage chanté par Thundercat est assez explicite:
I’ll keep holdin’ you down (Holdin’ you down)
Even though you’re not around (You’re not around)
So hard to get over it
I’ve tried to get under it
Stuck in between, it is what it is (Is what it is)
Bye-bye for now— Fair Chance
Ce n’est pas le seul moment où Thundercat s’ouvre. Interstellar Love trahit en peu de mot un sentiment de solitude qui donne l’impression que l’amour se trouve à l’autre bout de l’univers. Il refait le coup sur Unrequited Love qui parle, comme le titre le dit, d’un amour à sens unique ou d’un amour qu’on croit être le bon, mais qui ne l’est simplement pas.
This is what it feels like to have regrets
It is what it is
Now I’m wide open, it’s so hard to focus
Now that it’s the end, I guess you’ll always be
The one that got away— Unrequited Love
N’allez pas croire que tout est déprimant sur It Is What It Is. Dragon Ball Durag est une chanson entraînante et dansante infusée d’une bonne dose d’amour et de sensualité. Miguel’s Happy Dance et How Sway s’inscrivent aussi dans cette lignée. C’est la même chose du côté de Funny Thing qui se rapproche des thématiques et de l’esthétique sonore de l’album précédent : Drunk.
Thundercat privilégie de courtes compositions qui sont très punchées. Le résultat nous garde alertes et nous empêche de nous perdre dans une chanson. Ce qui est particulier, c’est que la plupart des chansons dynamiques sont courtes, alors que les plus mélancoliques s’étirent sur plus de 3 minutes. Un peu comme dans la vie, les moments de bonheur passent rapidement alors que les moments de tristesses semblent ne jamais finir. C’est assez brillant, que ce soit volontaire ou non.
C’est un autre album réussi pour Thundercat qui prouve ici qu’il est capable d’un peu plus d’ouverture émotionnelle dans ses textes et qu’il n’a pas nécessairement besoin de se fier seulement à ses prouesses techniques à la basse.