Low Dose
Low Dose
- Brutal Panda Records
- 2019
- 36 minutes
Ah L’amour!
C’est un sujet qui ne cessera jamais d’influencer les artistes de toutes les sphères et de toutes les disciplines. C’est aussi un sujet qui est une source intarissable d’inspiration pour tous les styles de musique.
Les gars de Fight Amp n’étaient pas habitués de nous parler d’amour. Leurs textes, souvent impressionnistes, nous rappelaient davantage la plume de Kurt Cobain. Mais bon, même le leader de Nirvana était plus romantique que les gars de Philadelphie. Si vous n’êtes pas familier avec Fight Amp, imaginez un excellent mélange entre le grunge de type Melvins/Nirvana mais avec un côté très très crotté genre EyeHateGod. Pourquoi je vous parle d’un band qui n’existe plus dans la critique du premier album de Low Dose?
Tout simplement parce que c’est le même band. Ou presque.
C’est le même band avec une différence de taille. C’est le même band avec un nouveau leader qui a une dent contre l’amour.
Itarya Rosenberg était la chanteuse du groupe Legendary Divorce. Elle s’appelait dans ce temps-là Itarya Leo et elle menait cette barque hardcore très féroce avec son mec Tim Leo. Un matin, Tim a décidé que c’était fini et Itarya s’est retrouvée sans mec et surtout sans band.
Qu’à cela ne tienne, elle est de retour en force avec les brutes de Fight Amp en guise de musiciens. C’est ce qu’on appelle en bon français «rehausser le niveau». Le résultat de cette nouvelle union philadelphienne? Rien de moins que l’un des meilleurs albums punk de l’année qui tire à sa fin.
Ça aide beaucoup aussi de vivre une peine d’amour en découvrant ce premier opus, je dis ça je dis rien.
Ça commence tout en douceur avec Low, une prise de conscience aride que rien ne va plus dans la cellule que tu t’es créée avec ton partenaire, le tout balancé sur un riff sludge lent et malsain.
Ça continue avec la grungesque Right On, une prise de bec antisexiste qui en a contre le sexisme qui subsiste dans les scènes punk du monde entier.
On revient à la rupture qui est le thème central du disque avec le hit. For Sure est sortie sur Bandcamp huit mois avant la sortie de l’album et je l’ai brûlée complètement avant même de l’entendre une seule fois, entourée des autres chansons. Quel riff! Quel hook de la mort!
Start Over, 4e piste de l’offrande, est également bien grunge et mordante. Itarya est à fleur de peau et en beau calvaire. Ça donne une des performances les plus intenses du band à date. John, Mike et Dan sont également très en forme au niveau de la composition et de l’intensité.
On se retrouve à la moitié de l’album avec Away et Sinking, qui explorent à tour de rôle ces phases du deuil amoureux que sont l’autodénigrement, l’isolation et les regrets.
C’est avec Othewordly Motives qu’on se retrouve en terrain connu : Fight Amp reprend momentanément le contrôle du quatuor et les gars se remettent à chanter en voix principale. On les retrouvera un peu plus loin avec Not Break Skin, la meilleure des deux à mon humble avis. C’est bien de les entendre à nouveau, mais le charme magnétique et agressif d’Itarya fait en sorte qu’on voudrait qu’elle soit la vedette des 10 chansons du disque. Il subsiste un léger sentiment que le groupe n’avait pas assez de chansons pour faire un LP et qu’on a récupéré des B-sides de feu Fight Amp pour combler le vide.
C’est pas ben grave et ça ne fait pas perdre de plumes à l’ensemble.
Song 12 est la plus fâchée du lot du haut de sa minute et quart. La phrase finale de la chanson résume bien le sentiment global de ce brûlot corrosif : « I Want To Forever Be Left Alone ».
Sinon, on peut entendre Itarya briller une dernière fois sur la dévastatrice conclusion, qui porte le nom de son ancien groupe et qui est un véhicule d’émotions brutes, qui termine l’album sur une note douce-amère plus amère que douce.
Voilà un très très bon premier jet.
Bien hâte de voir ce que le futur nous réserve pour Low Dose. À date, le groupe sonne comme une version plus honnête de Hole, un Distillers qui n’a pas pris de tangente commerciale ou un…
Ah oubliez ça, les beaux humains de Low Dose ont leur identité propre. L’album est sorti en mars dernier et vous avez perdu tout ce temps-là à ne pas les écouter. Sautez là-dessus!