Allah-Las au Théâtre Corona le 22 novembre 2019
Il est fort à parier que la venue du groupe californien Allah-Las à Montréal était plus qu’attendue lors de cette tournée annonciatrice de leur plus récent opus LAHS, mais leur performance quelque peu décevante a laissé un goût amer par son manque d’éclat et de prestance.
C’était il y a trois ans déjà, soit en 2016. Cette année-là a non seulement marqué le dernier passage du groupe à Montréal, mais également l’année où l’auteur de ces lignes en est tombé amoureux. Comme quoi toute chose doit être appréciée sans attente ni référent au passé.
Bon. C’est vrai, malgré une certaine déception, il y avait tout même moyen d’y trouver plus que son compte et c’est donc sans rancune que j’écris ces lignes. Un peu plus d’entrain, de volonté de transmettre leur art et le tour était joué, mais certains soirs sont moins productifs que d’autres et il faut vivre avec.
Si on met de côté certains aspects plus théâtraux de leur performance, c’est sans hésiter qu’Allah-Las mérite que l’on parle d’eux. Avec le mid-tempo des percussions qui fait surfer sur une constante vague, des guitares qui vacillent et une ligne de basse entraînante, tout y était pour donner le son chaud et rassembleur auquel les auditeurs sont habitués. De ce côté, il n’y avait donc aucun compromis.
L’ensemble harmonieux rappelle les vestiges du passé. Leur unicité réside dans plusieurs aspects de leur musique, à commencer par leur sonorité lumineuse, teintée de mélancolie et remplie de textures planantes. Portés par la voix de quatre hommes amateurs de sons naturels et d’instruments au son feutrés, ils rallient plusieurs styles dont la pop, le rock et le garage rock. De quoi plaire à plusieurs générations et plusieurs amateurs.
Finalement, ce que l’on doit retenir de ce concert, c’est que si l’on vient pour la musique, on aura une satisfaction garantie. Il est cependant difficile de fermer les yeux sur ce qui s’avère être la pierre angulaire de leur musique, soit l’art du spectacle et l’euphorie qui en découle. Bref, l’énergie véhiculée a tout de même donné envie de persister à les suivre. Avec quatre albums à leur actif, la jeunesse du groupe en pleine effervescence va faire son bout de chemin et prendre davantage de maturité, du moins on l’espère.
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