Critiques

We Are Wolves

Wrong

  • Fantôme Records
  • 2016
  • 41 minutes
7,5

We Are WolvesS’il y a un groupe pour qui j’ai beaucoup de respect, c’est bien le trio – qualifié d’«électro-punk arty» par un bon nombre de journalistes musicaux québécois – We Are Wolves. Dernière parution de la formation? La Mort Pop Club qui voyait le groupe emprunter un virage plus pop, mais pas tout à fait réussi. Une chose est sûre, on peut commencer immédiatement à éliminer l’étiquette «punk» de notre vocabulaire lorsque vient le temps de décrire la musique de We Are Wolves, car il ne reste plus grand-chose de réellement punk chez eux.

Cela dit, c’est loin d’être une critique acerbe à leur endroit. Un simple constat. Paraissait donc la semaine dernière Wrong; un disque enregistré entre New York, la France et Montréal. Et cette fois-ci, on peut constater que le tournant mélodique amorcé sur la création précédente prend ici tout son sens. Le dernier We Are Wolves est clairement une réussite. Même si je peux déplorer la disparition du petit côté punk, cette extinction est largement compensée par le magnifique travail mélodique du chanteur de la formation Alex Ortiz. De l’excellente besogne.

We Are Wolves sort définitivement d’une certaine zone de confort, ralentit le rythme, subtilise beaucoup au new-wave et à l’électro-pop 80, sans perdre son mordant. Une hargne qui s’était quelque peu dissipée sur le précédent effort. C’est efficace, droit au but, sans fioriture, rassembleur et sans racolage inutile même si les refrains sont tous sans exception parfaitement accrocheurs.

Et il y a quelque chose d’indéfinissable qui confère une certaine originalité au son d’ensemble de ce Wrong, et ce, malgré les aveuglants ascendants qui pullulent tout au long de l’album. Des noms? Devo, The Cars, Joy Division, The Cure, Depeche Mode, etc. Néanmoins, tout repose sur les imparables mélodies d’Ortiz; pas de doute là-dessus.

Parmi les instants prisés par votre modeste critique, j’ai noté l’excellente Wicked Games, la référence sabbathienne dans In The Land Of Real (on jurerait qu’Ortiz chante comme le bon vieux Ozzy), le petit côté synth-wave entendu dans Au revoir les crapules ainsi que les deux pièces pop-rock par excellence de l’album titrées respectivement Hand Around The Neck et Melting In The Sun. Wrong se conclut avec l’étrange Dislocation. Si cette pièce est annonciatrice de la suite des choses, je serai un gros preneur de la musique à venir de We Are Wolves.

Pour un groupe qui a semble-t-il passé très près de se saborder, on doit avouer que l’instinct de survie de We Are Wolves est venu à la rescousse du trio. Le résultat est probant et laisse présager un avenir reluisant. Hâte à la suite de l’aventure. Très très bon disque dont la note pourrait se bonifier.

Ma note: 7,5/10

We Are Wolves
Wrong
Fantôme Records
41 minutes

http://www.wearewolves.net/