Critiques

The Luyas

Animator

  • Paper Bag Records
  • 2012
  • 46 minutes
5,5

Il y a quelques temps déjà, le quintette montréalais The Luyas mettait sur le marché son troisième album intitulé Animator. Assemblée autour de la chanteuse Jessie Stein, la formation est complétée par Pietro Amato au cor français, Stefan Schneider aux percussions, Sarah Neufeld au violon et de Mathieu Charbonneau aux guitares et au Wurlitzer. Fait à noter, Jessie Stein, en plus de s’occuper aux guitares, s’exécute à la cithare électrique. Donc, voilà un ensemble musical qui crée une pop résolument contemporaine, incorporant des sonorités singulières. Le précédent effort paru l’année dernière avait reçu un accueil favorable. Qu’en est-il de ce Animator?

D’entrée de jeu, cette offrande a été crée dans un contexte particulier puisque le groupe a appris la perte d’un être cher juste avant l’enregistrement. Pas besoin de vous dire que cette disparition est venue teinter fortement l’atmosphère de ce Animator. Au menu, de nombreuses couches de smog sonore, des violons, des cuivres, de la cithare électrique, des guitares parfois folk, à d’autres moments électriques, des percussions sobres mais efficaces, l’ensemble agrémenté de la voix doucement soufflée par la chanteuse des Luyas.

C’est cette contraction entre les mélodies modulées par Stein et cette musique de chambre exécutée par des musiciens fort doués qui tient lieu de principale force d’attraction de ce disque. D’une grande beauté, duveteux, d’un raffinement supérieur, juste assez vulnérable, ce Animator est l’œuvre d’une formation talentueuse… qui a un tant soit peu oublié de concevoir des mélodies inventives et accrocheuses, ce qui conditionne l’auditeur à un engourdissement auditif perpétuel. Pas nécessairement soporifique, mais certainement pas captivant. Bref, d’une intellectualité linéaire!

Quelques morceaux ont su retenir notre attention, que ce soit la progressive Montuno, la rock éthérée Fifty Fifty, la très Blonde Redhead titrée Face, la folk dépouillée et vaporeuse Talking Mountains et l’électro minimaliste Channelling. Quand les Luyas s’enfoncent dans des extravagances cérébrales aux accents électroniques et que l’aspect mélodique des chansons sombre dans la négligence, la musique des montréalais perd grandement de son effet. Ici, nous faisons référence à Your Name’s Mostly Water, Earth Turner et Traces; tous des chansons quelconques manquant de mordant.

Sans être une conception sonore atroce, nous étions en droit de nous attendre à un meilleur rendement de la part des Luyas, car sans l’ombre d’une doute, ce groupe possède tous les outils nécessaires à la création d’une oeuvre musicale de grande envergure. Clairement, ce Animator ne lève pas… Les fanatiques d’un Blonde Redhead immatériel devraient apprécier mais les mélomanes avides d’explosions sonores ou encore de mélodies prenantes pourraient s’ennuyer sérieusement.

Ma note : 5,5/10

The Luyas
Animator
Paper Bag Records
46 minutes

paperbagrecords.com/artists/the-luyas

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