Critiques

The Joy Formidable

Wolf’s Law

  • Atlantic Records / Canvasback
  • 2013
  • 53 minutes
6

JoyFormidableWolf_jpg_630x960_q85The Joy Formidable est un groupe originaire du Pays de Galles formé de Ritzy Bryan (voix et guitare), Rhydian Dafydd (basse) et Matt Thomas (batterie). Le groupe avait fait paraître l’excellent The Big Roar en 2011 qui, avec ses ambiances sonores saturées, sa batterie souvent plus proche de Slayer que de l’indie rock, et surtout, les incroyables mélodies vocales de Bryan qui captivent l’oreille à coup sûr. Après deux années folles à tourner partout à travers la planète, le trio qui tonne souvent comme une armée en marche, arrive avec leur deuxième album : Wolf’s Law.

Le titre de la galette est une référence à la loi de Wolff, une théorie scientifique de Julius Wolff qui stipule que, sous un stress immense, les os peuvent se durcir et s’adapter à la charge. À partir de ce concept, le groupe a tissé des parallèles avec les relations amoureuses, qui sous l’effet d’un choc intense deviennent plus fortes, plus solides. Composé en grande partie sur la route, les paroles s’écrivaient avec un accompagnement, piano ou guitare, dépendamment des contextes. Bien que tout cela soit bien beau en théorie, qu’est-ce que ça donne en pratique? Et bien justement, Wolf’s Law est un album où la mélodie prime et où la musicalité est plutôt ramenée à quelque chose de plus simple. Les fans risquent fortement d’être déçus, car bien qu’aucune des pièces soient réellement médiocres, mises ensembles, dans le cadre d’un album, cette création sonore est somme toute ordinaire!

La galette s’entame même sur une orchestration de violon lancinant; ce qui est TOUJOURS un mauvais signe. Et malheureusement, ces arrangements reviennent régulièrement tout au long de l’album. Ce qui est le plus frustrant est que le trio n’a nullement besoin de ces artifices pour être grandiose, il l’est par défaut. The Joy Formidable sonne toujours comme s’il était soixante en studio, guidé par la voix hargneuse de Bryan. Malheureusement, oubliez la hargne cette fois. Tout au contraire du titre, la formation semble avoir perdu cette urgence et ce mordant qui la rendait si séduisante.

De plus, ils ont développé la très fâcheuse tendance de finir sur des fondus sonores interminables! Autre nouveauté irritante… les balades! Autre signe qu’un groupe se rapproche de Bon Jovi afin de vendre son âme au « dieu-commerce »! Donnons quand même à César ce qui revient à César, quelques perles se trouvent sur l’album dont l’excellente Maw Maw Song, qui avec ses six minutes et demi, nous rappelle pourquoi on est tombé amoureux d’eux la première fois. La chanson cachée, pièce-titre de l’album, qui commence par une balade mais qui, avec son piano délicat et la voix de Bryan, vaut le détour. Autre beau coup, The Leopard And The Lung, inspirée de l’activiste kenyane Wangari Maathai. Enfin, Bats est une des rares où Bryan retrouve sa fronde omniprésente sur The Big Roar.

Bref, les fans du groupe sortiront probablement déçus à la sortie de l’écoute de Wolf’s Law mais ceux qui n’ont jamais eu la chance de choyer leur oreilles du premier album de The Joy Formidable trouveront sans doute le tout intéressant. Peut-être est-ce le processus de création fait sur la route qui a nui à la qualité de la galette? Peut-être veulent-ils prendre un virage plus grand public? Bref, vous êtes toujours mieux d’aller ramasser une copie de The Big Roar et soyez heureux qu’une telle chose ait été crée un jour sur terre.

Ma note : 6/10

The Joy Formidable
Wolf’s Law
Atlantic Records
54 minutes

www.thejoyformidable.com/

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