Critiques

Stromae

Racine Carrée

  • Mercury Records
  • 2013
  • 43 minutes
7

À la fin mai, une vidéo montrant un Stromae éméché en pleine heure de pointe a fait son apparition sur Internet. On y voyait le jeune belge déambuler, discuter avec des policiers qui finalement lui conseillaient de rentrer chez lui. Alors que cela ressemblait à un artiste qui se laisse aller, Stromae venait de faire un Wayne Coyne de lui-même. En effet, il participera ensuite à une émission où il arrivera dans le même état pour ensuite entonner le premier extrait de l’album: Formidable. C’est ce qu’on appelle utiliser les médias sociaux à son avantage.

Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver, arrive avec son deuxième album titré Racine Carrée qui fait suite à l’immense succès de Cheese paru en 2010. D’ailleurs les racines prennent beaucoup de place sur la galette. Après tout, celui-ci est belgo-rwandais et vit dans une Europe qui se referme de plus en plus sur elle-même. De son côté, Stromae fait le voyage inverse, incorporant dans son électro des sonorités issues du reggae, de la musique du monde de même que des percussions africaines. La chanson Papaoutai parle des racines plus personnelles, alors qu’il expose l’absence d’un père sur une mélodie bien ficelée.

On y retrouve aussi le thème des étiquettes sur Bâtard où on voit se pointer une petite influence de Kanye West dans la façon d’écrire de Haver. Parmi les inspirations qui font leur place sur la galette, Carmen vient emprunter à l’opéra du même nom, où à la fois le texte et la musique puise des influences dans le classique de Bizet. On retrouve aussi Quand c’est? qui avec son rythme plus lent et son ambiance plus sombre voit Stromae s’attaquer au cancer.

Après avoir fait danser, Stromae parle aussi des lendemains de veilles, que ce soit avec Formidable ou Ta fête. On sent un jeune homme qui a maintenant goûté à un certain succès et qui réalise la dure réalité d’un milieu pas nécessairement facile.

Bref, Stromae revient avec un bon album qui continue de nous nourrir de ces paroles noires couchées sur un électro souvent dansant. On y retrouve aussi de nouvelles influences et c’est pour notre plus grand plaisir qu’on se rend compte que le jeune belge ne fait pas du sur place. Un bon disque qui s’écoute bien