Critiques

Sinéad O'Connor

I’m Not Bossy, I’m The Boss

  • Nettwerk Records
  • 2014
  • 40 minutes
5

sinead-2014-06-03_new_1456064_i1La semaine dernière, l’auteure-compositrice-interprète d’origine irlandaise nommée Sinéad O’Connor mettait sur le marché son dixième album studio titré clairement I’m Not Bossy, I’m The Boss. O’Connor possède deux créations sonores prisées: The Lion And The Cobra (1987) et I Do Not Want What I Haven’t Got (1990) qui inclut le succès planétaire Nothing Compares 2 U; titre écrit par Prince.

Au cours de sa carrière, l’artiste a eu plus que sa part de controverse et la dernière en date regarde un échange épistolaire sur Twitter concernant les gestes impudiques et incendiaires de Miley Cyrus, car Sinéad O’Connor est devenue au cours des dernières années une fervente féministe… et on peut la comprendre, surtout en ce qui concerne les stupidités de Miley Cyrus. Alors, qu’est-ce nous offre Sinéad O’Connor sur cette dixième parution?

Même si la chanteuse exprime le contraire en entrevue, voilà un disque absolument autobiographique tirant profit du filon créé lors du précédent effort intitulé How About I Be Me (And You Be You)? paru en 2012, sur lequel O’Connor parle avec sincérité de ses comportements erratiques qui l’ont mené si souvent à sa perte.

Ce dernier essai, qu’elle dédie à elle-même, en est un qui met en lumière une affirmation franche et directe du rôle de la femme dans la société et quoique certains «masculinistes» puissent en penser, on a encore besoin de ce discours en ces temps où dans certains pays la femme est à peine considérée supérieure à un animal… Sur cet aspect, on tire notre révérence à Sinéad O’Connor.

En contrepartie, le disque regroupe quelques ritournelles pop-rock pépère, trop matures, génériques, prévisibles, consensuelles et qui n’exploitent à peu près pas l’amplitude vocale de l’interprète. Bref, le problème majeur de ce disque est musical et puisque l’on ne jase pas de littérature cathartique sur ce blogue, on doit admettre que cet I’m Not Bossy, I’m The Boss est férocement banal. Parmi les quelconques chansons proposées par O’Connor, on a noté le simple cadencé Take Me To Church, la très nineties How About I Be Me, le pop-rock soporifique Dense Water Deeper Down, la ballade adulte The Vishnu Room ainsi que le blues rock faussement salopé The Voice Of My Doctor.

En revanche, O’Connor s’en sort très bien sur Harbour (conclusion explosive fort intéressante), sur James Brown (feat. Seun Kuti) ainsi que sur la conclusive et prenante ballade titrée Streetcars; la chanteuse y allant de cette belle tirade: «And I will, I must and so I will/Dwell beneath the desert still/For there’s no safety to be acquired/Riding streetcars named desire.»

I’m Not Bossy, I’m The Boss est un disque qui met en lumière le côté passéiste, musicalement parlant, de Sinéad O’Connor. Cette conception sonore aurait eu grand besoin d’une réalisation plus marquée et moderne ce qui aurait probablement évité le naufrage à certains morceaux. Qu’à cela ne tienne, les fanatiques de la chanteuse seront ravis de la retrouver, mais une prise de risque plus accrue aurait été le bienvenu.

Ma note: 5/10

Sinéad O’Connor
I’m Not Bossy, I’m The Boss
Nettwerk Records
40 minutes

www.sineadoconnor.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=jMzY_KQIKjU[/youtube]

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