La musicienne canadienne Merrill Beth Nisker, aussi connue sous le nom de Peaches, est une artiste plutôt unique. Son mélange de musique électronique, souvent agressive et rythmée, et ses paroles crues sur la sexualité retiennent l’attention depuis plusieurs années. Le dernier album de la Canadienne expatrié à Berlin date de 2009: I Feel Cream. Celui-ci avait reçu un regard favorable de la critique. Elle n’a pas été inactive depuis, enchaînant un film autobiographique/concert, un court métrage qui met aussi en vedette Feist, Chilly Gonzales et Tiga ainsi que plusieurs collaborations, dont une avec Christina Aguilera, en 2010.

Revenons à Rub. On y retrouve la recette éprouvée de Peaches: des trames électroniques rythmées, parfois agressives ainsi que des paroles qui font fi de toute langue de bois. Rub ne repousse pas les limites et ne voit pas la musicienne explorer de nouveaux territoires, mais reste plutôt dans sa zone de confort. Il faut dire que la zone de confort de Nisker serait une zone très inconfortable pour 95 % des créateurs.

Parmi les bons coups, on peut parler de Dick In The Air qui jouit d’une lourde basse qui emprunte des éléments au hip-hop, autant dans la trame que dans la voix de Peaches. On retrouve cette même approche sur Vaginoplasty qui compte sur l’apport de Simonne Jones, une collaboratrice de longue date de la Canadienne. Pickles prend une approche beaucoup plus électronique et c’est tout à fait efficace.

On compte quelques collaborations autres que celle de Jones sur Rub. On retrouve aussi Feist sur I Mean Something qui ferme la marche. L’auteure-compositrice-interprète y va d’un refrain très efficace alors que sa voix douce et veloutée jure magnifiquement avec la trame agressive de Peaches. On retrouve aussi Kim Gordon sur Close-Up qui ouvre la galette. Encore une fois, c’est très efficace et Gordon se prête bien au jeu.

Rub n’est pas vilain, mais on retrouve Peaches totalement inchangée et ça paraît. Ça manque parfois de viscéralité et d’émotions. Si vous aimez Die Antwoord, Peaches risque de vous faire plaisir aussi, car le duo sud-africain s’est manifestement laissé influencer par Peaches pour construire son numéro de musique qui mélange électro et vulgarité. Peaches risque tout de même de vous tirer quelques sourires surtout avec des phrases telles que: «Can’t talk right now this chick’s dick is in my mouth».

Ma note: 6,5/10

Peaches
Rub
I U She Music
41 minutes

http://peachesrocks.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-rnJAe3zuzQ[/youtube]