Critiques

Objekt

Flatland

  • PAN
  • 2015
  • 42 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Objekt est le nouveau projet du sitedemo.caucteur allemand TJ Hertz, qui s’était fait remarqué en 2011 et 2012 par la sortie de simples à saveur de dubstep minimaliste, tel The Goose That Got Away. Hertz a développé depuis une palette sonore quelque part entre le dub et le techno, et nous offre enfin son premier album Flatland, publié sur PAN à l’automne.

À la différence de ses pièces précédentes, qui gardaient un certain anonymat dans l’océan électronique, Hertz nous dévoile maintenant une identité bien plus singulière, qui reprend certainement des ingrédients propres au genre techno, mais en prenant le soin de les démembrer dans la chambre de torture numérique. Joie.

L’album débute comme un coup fatal porté à un oscillateur avec Agnes Revenge. One Fell Swoop nous emmène dans une chaîne de montage robotisée, la rythmique est succulente de rebondissements et rappelle les coupes chirurgicales d’Haujobb. Ratchet est bien ancrée dans le IDM, saccadée par des percussions industrielles. Strays continue plus salement, avec un air début 80’s, genre Cabaret Voltaire.

Agnes Apparatus reprend le thème d’Agnes Revenge, et le développe en promenade dans le vide spatial. Dogma repart sur un techno futuriste, et épaissit la sauce avec une rythmique brillamment texturée. First Witness tombe plutôt dans l’expérimental, avec ses échantillons de «she saw me» venant d’une des premières machines vocodeur. Second Witness continue sur la même idée, façon «extended version». One Stitch Follows Another retourne à de la techno minimaliste, et Cataracts conclut l’expérience de façon plus électroacoustique.

On retient de Flatland l’originalité et la pureté des sons. Il y en a beaucoup à savourer, et c’est encore tout aussi captivant rendu à la vingtième écoute. La forme techno est évidente, mais Hertz a une façon de la déconstruire qui amène une juste dose de surprises, de silences imprévus et d’événements sonores non identifiés. Flatland est un premier album qui s’élève bien au-dessus du brouillard de l’électro préprogrammé, et qui propose une excellente maîtrise de la matière première. À suivre.

Ma note: 8,5/10

Objekt
Flatland
PAN
42 minutes

http://keinobjekt.tumblr.com

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