Critiques

James Blake

Overgrown

  • Republic Records
  • 2013
  • 39 minutes
9
Le meilleur de lca

Pour ceux qui ignorent qui est James Blake voici un résumé de sa courte carrière. À 24 ans, il a un album à son actif; opus qui a été célébré unanimement par la critique et qui était en lice pour le prix Mercury finalement raflé par l’excellent Let England Shake de PJ Harvey. Ce jeune prodige anglais est originaire de Londres. Alliant l’électronique, le dubstep à des influences soul riches et chargées émotionnellement, Blake fait paraître son deuxième titre : Overgrown.

Sur cet opus Blake s’éloigne un peu des expérimentations auditives pour insérer un peu plus de mélodies à son électro éclectique. Loin d’être décevant, le jeune compositeur prouve qu’il est au sommet de son art. Alliant sa capacité à expérimenter et à composer certains rythmes bizarroïdes, à un sens de la mélodie franchement surprenant, Blake frappe fort. On voit aussi une influence R & B grandissante dans sa musique qui colle parfaitement à sa voix au spectre large et touchant. Overgrown est plus « groovy » que son album éponyme, plus mélodique, mais avec toujours une intégrité qui l’honore. Car Blake n’est pas le genre de personne que l’on veut contrarier, sa maison de disque Universal l’a appris à la dure, puisque le musicien a encouragé publiquement les gens à télécharger l’album illégalement disant que l’ancien système était désuet. Cela vient entre autres de la décision de la maison de disque de faire paraître 5 des 10 titres de l’album à l’avance, ce qui aurait irrité le jeune anglais.

Faisant tout de A à Z ou presque, Blake amorce la galette avec l’hypnotique chanson-titre et son refrain qui colle dans les neurones. Ça donne le goût de la faire jouer en boucle. Le jeune homme se permet aussi une collaboration avec RZA sur Take A Fall For Me et le résultat? Une réussite totale! La force des rimes du membre du Wu-Tang Clan se fond à merveille avec la voix de Blake et sa musique légèrement champ gauche. On peut noter Digital Lion, seule réalisation étrangère au chanteur qui en est une de Brian Eno. Et que dire de la sublime DlmBlake est seul avec un piano, accompagné de quelques chœurs timides qui viennent habiller le tout.

Enfin, James Blake lance un deuxième opus digne d’une nomination au Mercury… et possiblement un prix. Voilà un jeune homme qui n’a pas froid aux yeux et qui possède une musicalité intelligente, dense et mélodieuse. Il est difficile de trouver des points faibles à Overgrown qui mélange le soul et l’électro avec un brio hors du commun.