Critiques

Jacquemort

La montagne de feu

  • Grosse Boîte
  • 2013
  • 48 minutes
7,5

0002013732_10Si Jacquemort sort son premier album cette semaine, le groupe lui, existe quand même depuis 2004. Issu de la rencontre de Thomas Augustin (Malajube), Julien Bakvis (Meta Gruau) et Julien Michalak (Meta Gruau,Bateau Noir) et complété par Mélissa Di Menna (Meta Gruau) et Rémy Nadeau-Aubin (Hot Springs,Bateau Noir), la formation lance La montagne de feu qui fait suite à leur maxi sorti en 2007 intitulé Dent de lait. Si tant d’années séparent les sorties, ce n’est pas tant un processus créatif expansif qui en est la cause, mais plutôt la bonne santé du groupe Malajube. Celui-ci étant en hiatus, Augustin a retrouvé du temps pour se pencher sur le projet… et c’est pour notre plus grand plaisir auditif!

La montagne de feu offre une pop intelligente, mélodique à souhait et habitée parfois d’une mélancolie touchante. Si vous cherchez une filiation avec le personnage de Boris Vian dans l’Arrache-Cœur, c’est plutôt dans les questionnements existentiels des membres du groupe qu’il faut chercher, selon Augustin. Dès les premières notes d’Adieu mes chats, la personnalité du quintette s’affiche sans détour. On sent une légère influence des groupes alternatifs des années 90 mêlée à une base solide mélodique au piano et des sonorités franchement contemporaines.

D’ailleurs, ce don pour la mélodie que possède Jacquemort s’affirme sur plusieurs pièces de La montagne de feu. L’entraînante Squelette de bois, l’inquiétante Nyctalope et le rock La loi du moindre effort en sont de fidèles représentants. D’ailleurs, cette dernière (qui clôt la galette) jure avec cette mode de finir sur une balade; courant particulièrement répandue cette année. Ça fait franchement du bien! Lapis lazuli, quant à elle, avec sa lourdeur et sa mélancolie, représente l’un des moments les plus forts de la galette. Que dire de Renard qui, musicalement parlant, est plus marginale et qui possède une ravissante mélodie mélancolique qu’Augustin habite superbement, et ce, sans être convenu ou quétaine.

Bref, Jacquemort, c’est ben bon! Une bonne pop qui accroche l’oreille et qui, sans être révolutionnaire, est tout de même mauditement intelligente. Le quintette a visé dans le mille avec La montagne de feu et apportera peut-être un peu de chaleur à votre cœur submergé par la grisaille de novembre.

Ma note : 7.5/10

Jacquemort
La montagne de feu
Grosse Boîte
48 minutes

jacquemort.bandcamp.com/