Eugène et le cheval
Pertes de mémoire et autres mécanismes de défense
- Indépendant
- 2014
- 34 minutes
Eugène et le cheval a fait paraître en septembre son deuxième album, Pertes de mémoire et autres mécanismes de défense, qui suit Plantes carnivores et autres mécanismes de défense. Eugène, pour Eugène Ionesco, a perdu son prénom: les paroles ne versent plus tant dans l’absurde que dans la métaphore. Reste l’indie-rock très punché.
Pour ce deuxième opus, Eugène et le cheval a gagné deux membres permanents: à Pierre-Paul Giroux et Philippe St-Denis s’ajoutent Guillaume Alix et Maxime St-Denis, plus la collaboration de la grosse pointure José Major (Salomé Leclerc, Pierre Lapointe, Jimmy Hunt) à la batterie. La formule gagne en profondeur, mettant à profit les talents musicaux des gars, puisque chacun y joue de tous les instruments, selon leurs dires.
Claviers et guitares se répondent sur Pertes de mémoire, comme les voix masculines qui, sans être harmoniques, se répondent.
L’album s’ouvre avec La mémoire, pièce qui rappelle le titre de l’album et qui relate un roadtrip d’oubli. Foam s’ouvre avec un clavier à la Supertramp, même que je me fais avoir à tout coup, j’ai envie de crier DREAMER dès les premières notes. La comparaison s’arrête après dix secondes, puisque le glockenspiel prend le relais. Pièce centrale et premier extrait de l’album, Invincible, hypnotise par ses motifs répétitifs et son refrain ver d’oreille: «Tout ce que tu fais/Tout ce que tu fais/Invincible». La ruche raconte la vie préformatée, métaphore avec les abeilles, esclavagisme volontaire du XXIe siècle: «Je pars quand je veux/Mais je reste là». Vers le milieu de l’album, la course du cheval s’essouffle: Les chaises s’apparente plus à une comptine, La capsule manque de mordant, Les gorilles caracolent. La suite s’oublie vite.
Les thématiques plus profondes côtoient la musique indie-rock solide du groupe (surtout avec Clémentine), et le mixage habile de Guillaume Chartrain y est sûrement pour quelque chose. Le groupe avoue que plusieurs pistes sont un premier jet: le résultat aurait pu être cafouillage ou donner l’impression d’un brouillon, mais nous avons plutôt affaire à une efficace spontanéité. À écouter, surtout pour la première moitié.
Ma note: 7/10
Eugène et le cheval
Pertes de mémoire et autres mécanismes de défense
Indépendant
34 minutes
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