Critiques

The Dodos

Invivid

  • Dine Alone Records
  • 2015
  • 39 minutes
7

The Dodos - InvividLe prolifique duo The Dodos débarque avec Individ son nouvel assemblage de musique «roots» et de psychédélisme calculé. Le successeur de Carrier est un exercice musicalement et conceptuellement abouti.

Car oui, on y reconnaît dès les premières mesures de Precipitation, la formule du combo: sensibilité et mélodisme folk sur fond d’americana garage, presque «junk band», le tout, ponctué de complexes passes furieusement exploratoires.

Cela étant dit, on reproche souvent aux Dodos sur disque d’être finalement les Dodos à la chaîne. Lire ici: on critique leur «incapacité à se réinventer» depuis leur essentiel Visitor (2008). Avouons-le, c’est vrai que The Dodos ne bénéficie plus de «l’effet de surprise». Vous direz que c’est normal pour un band qui fête sa première décennie, couronné de six albums studio… Vrai. Et justement sur Individ, The Dodos parvient à explorer des zones jusqu’ici méconnues.

Les textes, les ambiances et même la pochette contribuent à l’expérience d’écoute de ce nouveau gravé. Merci à Meric Long et à Logan Kroeber donc pour ce cohérent travail du son et du texte, et leur superposition dans le mix final.

Parlant des textes, il est question en gros sur Individ de deuil. Long a perdu son père en 2012 et le groupe a regretté Chris Reimer, ami de toujours, la même année. Goodbyes And Endings est probablement le titre (et la chanson) qui évoque ce thème général de manière la plus saillante. Mais en y prêtant une oreille attentive, on comprend que le thème du deuil est présent aussi sur Precipitation, mais aussi sur Bastard qui, malgré son titre, est une sorte de cantique mélodique, apparenté à ce qu’a fait Black Rebel Motorcycle Club avec son génial Howl.

Et que dire de cette pochette: un homme, nu, qui repousse avec force des éléments occultes dans un éclat de lumière. Le tout, soumis au regard incertain de la Bête, Belzébuth. Bref, cette image serait-elle utilisée comme métaphore du fardeau du deuil? Sûrement.

Pour le reste, Individ est un assez bon album. On écoute avec attention les Bubble, Retriever, Bastard et la merveilleuse conclusion Pattern/Shadow. Sinon, même si The Dodos est en bonne forme, on écoute quand même (encore) Visitor (2008) et au pire (lire ici: mieux), on se tourne vers Grails, pour d’autres mashups weirdos.

Ma note: 7/10

The Dodos
Individ
Dine Alone
39 minutes

http://www.dodosmusic.net

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CxdPSyQtnko[/youtube]