Critiques

Renard Blanc

Nuit

  • Sexy Sloth Records
  • 2018
  • 56 minutes
8
Le meilleur de lca

Après leur premier album Empire onirique en 2015, le trio de Saint-Hyacinthe, Renard Blanc, revient avec Nuit, paru en mai dernier.

Il y a eu quelques changements dans la composition du groupe depuis le premier album. Alors que le batteur Alexandre Crépeau et le chanteur Vincent Lepage sont restés, Jacob Gladu a cédé sa place aux synthétiseurs et à la basse à Julien Beaulieu. Aussi, depuis Empire onirique, il y a eu une participation aux Francouvertes en 2017 qui les a fait connaître d’un plus large public.

Le précédent disque flirtait avec le post-rock, avec des sonorités qui rappelaient Radiohead ou Godspeed You! Black Emperor et un traitement de la voix noyée dans la musique semblable à Malajube. De longs solos étaient présents sur plusieurs des chansons. Pour Nuit, Renard Blanc pousse un peu plus sa recherche du son pour trouver sa couleur propre. S’il débute avec la mélodie lente du Culte des cervidés célestes I, le groupe va complètement ailleurs pour la majeure partie du disque.

L’affirmation du son paraît dans les meilleurs arrangements et la qualité de l’enregistrement qui permettent de laisser une belle part à la batterie plus musclée et à la guitare électrique. Cette plus grande présence des percussions est l’élément qui distingue Nuit du premier album, et ce, dès le début. La chanson Magma le démontre bien avec sa guitare électrique convaincante du début et un solo de batterie. La voix de Vincent Lepage y est proche du falsetto, ce qui rappelle les influences du groupe, mais il réussit à s’en détacher sur d’autres pièces. La pièce instrumentale Tombeau de robot est un autre exemple de cette plus grande présence de la batterie, avec d’autres types de percussions qui s’y rajoutent.

Dans la deuxième partie, on y entend plus de synthétiseurs, ce qui aide à créer des mélodies accrocheuses plutôt qu’une atmosphère comme dans Empire onirique. Reflet et Là où les nuits rétrécissent sont d’excellentes chansons très entraînantes, avec des accents pop même. Hôtel a des synthétiseurs qui rappellent la musique des années 1980 tout en mélangeant le côté plus rock de l’album. Avec ses neuf minutes, cette pièce semble résumer les grandes tendances de cet album.

La deuxième partie du Culte des cervidés célestes reprend la même mélodie avec plus de richesse sonore et d’instrumentation, comme si le rock pesant de l’album avait teinté même la lenteur du début.

Un album qui mérite d’être réécouté pour saisir plusieurs la subtilité des arrangements.