Critiques

Le Kraken

De paille et d’or

  • Blow The Fuse Records
  • 2018
  • 35 minutes
7,5

Ça faisait un certain temps que les membres du groupe Le Kraken n’avaient pas lancé un album. Leur dernière parution, Exil, datait de 2012. Entre temps, deux d’entre eux ont poursuivi d’autres projets: Louis Guillemette (voix, guitare) s’est fait un peu plus connaitre avec le groupe punk Solids et Guillaume Chamberland (voix, basse) oeuvrait dans l’ensemble post-hardcore Milanku. Après toutes ces années, le groupe revient avec De paille et d’or, qui laisse une belle place aux mélodies qui ont fait leur renommée tout en peaufinant leur style.

Cet aspect mélodique était déjà très fort dans leur travail précédent, mais Le Kraken pousse encore plus loin cette tendance. Les chansons De paille et d’or sont plus pesantes que dans Exil. Dans leur premier extrait Orgue, on y entend bien les longs solos de guitare et les progressions très bien exécutées, très proches du post-rock. Sur certaines chansons, l’influence du post-rock et du post-hardcore est plus évident. La première pièce Érosion contient de larges bouts instrumentaux presque planants et une mélodie vraiment puissante. Le batteur Marc Tremblay joue de son instrument avec une grande conviction ici, ce qui donne le ton pour le reste. L’air d’Érosion se fredonne presque tant elle a un côté accrocheur.

Le groupe se laisse beaucoup aller avec un bon jeu dans L’aspératus et Terre sans maître. Synergie est un bon résumé de l’album. On y entend une accélération du rythme qui devient plus pesant lors d’un moment, une batterie très présente et une grande instrumentation. Elle flirte avec d’autres genres musicaux, alors que le Charbonnier de l’enfer, Michel Faubert, y fait une apparition misant sur sa capacité de raconter des histoires et d’installer une ambiance inquiétante en chuchotant.

La voix de Guillaume Chamberland est bien hurlante comme il se doit pour un groupe de métal. Tout de même, il se permet de changer de ton et d’intensité au sein d’une même chanson. On le constate bien dans des chansons comme Magnitude ou La fraction qui sont très intéressantes à cet égard.

En somme, De paille et d’or est un album qui semble aller dans la continuité des autres parutions du groupe, mais avec des influences subtiles des autres projets des membres.