Critiques

Jon Hopkins

Immunity

  • Domino Records
  • 2013
  • 60 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Immunity+artworks000045647280aa6v1tt500Le musicien britannique oeuvrant dans la musique électronique, Jon Hopkins, faisait paraître récemment son quatrième album studio intitulé Immunity. Hopkins est avant tout un instrumentiste accompli (et ça s’entend dans ses créations), puisqu’il joue du piano depuis l’âge de cinq ans, et à douze ans, il a été agrégé au distingué Royal College of Music situé à Londres. De plus, il a travaillé étroitement avec des artistes tels que Coldplay et Brian Eno. Sa dernière offrande officielle remontait à 2009 avec le très prisé Insides.

Est-ce que ce Immunity vaut la peine d’être entendu? Notre réponse ne se fera pas attendre… absolument et pas à peu près!!! Cette création technoïde se divise en deux parties d’environ trente minutes chacune : une première plus cadencée et une deuxième plus vulnérable et frémissante.

Au cours de la première moitié du disque (incluant We Disappear, Open Eye Signal, Breathe This Air et Collider), Hopkins nous présente un travail plus rythmé et sensuel… et tout cela en réussissant à nous émouvoir sérieusement; plus particulièrement dans le morceau Breathe This Air, dans lequel le musicien y va d’accords pianistiques mélancoliques. Dans Open Air Signal, Hopkins nous offre un concentré de sueur et d’hormone profondément troublant, l’ensemble appuyé par des rythmes groovy anormaux.

En deuxième partie, le Britannique nous achève avec de petits bijoux spleenétiques et contemplatifs qui étonnent de la part de l’artiste. Souvent, les sitedemo.cauctions de musique électronique peuvent paraître austères, froides et peu accessibles pour le mélomane moins aventureux; et bien, cette création est une immense exception! Jusqu’à la fin d’Immunity, Hopkins nous sert des pièces détenant des repères mélodiques qui captivent complètement, des rythmes minimalistes qui magnétisent sans jamais rebuter; des instrumentaux d’une orchestration exquise et raffinée

Abandon Window donne le ton à cette parcelle méditative avec ces accords plaqués provenant d’un piano; d’une tristesse imposante, quasi protocolaire. Après la syncopée Form By Firelight et la délicate/langoureuse Sun Harmonics, cette deuxième portion s’achève avec la sublime pièce titre Immunity, animée par King Creosote aux inflexions vocales (rappelant Mark Hollis de la formation Talk Talk) qui accentue la fragilité de ce morceau. Rarement avons-nous entendu une pièce de musique électronique pouvant émouvoir à ce point. Triomphe!

Immunity est un tour de force aussi bouleversant qu’enthousiasmant et qui accapare l’auditeur du début à la fin. Voilà une conception sonore amalgamant de façon astucieuse les rythmes entraînants à une vulnérabilité authentique, ce qui honore, une fois de plus, ce que plusieurs considèrent comme étant le joyau de l’electronica britannique.

Hopkins nous présente un Immunity possédant une identité artistique claire, cohérente, assumée, intelligible et parfaitement équilibrée; très peu de musiciens issus de cette mouvance musicale peuvent se targuer d’avoir réussi pareil coup pendable. Un périple aux antipodes de l’insensibilité!

Ma note : 8,5/10

Jon Hopkins
Immunity
Domino Records
60 minutes

www.jonhopkins.co.uk

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