Critiques

Florence + The Machine

High As Hope

  • Virgin Records
  • 2018
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

La formation britannique Florence + The Machine (menée par la chanteuse et auteure Florence Welch) nous dévoile un tout nouveau disque titré High As Hope, trois ans après la parution du très douloureux How Big How Blue How Beautiful. Connue pour ses airs pops baroques et ses textes crève-cœur, Welch propose, cette fois-ci, une galette introspective et intimiste.

D’entrée de jeu, la meneuse livre un crescendo vocal assez intéressant sur la pièce June. Le refrain s’élance sur des couches sonores électroniques. La rouquine s’époumone de sa voix profonde. Les instrumentations deviennent de plus en plus dramatiques. L’univers baroque est bel et bien tracé. Par la suite, nous avons droit au fameux simple Hunger, où l’artiste se confie sur ses troubles alimentaires vécus à l’adolescence. Cette chanson vers d’oreille se voit comme étant une sorte d’émancipation. Florence Welch se libère de son passé sinueux pour finalement crier à quel point l’amour de soi est important. On baigne dans un registre pop qui donne justement le goût de se dandiner. Un peu plus loin, sur South London Forever, l’Anglaise dresse un portrait de Londres, la ville qu’elle affectionne tant. D’un ton manifestement un peu plus folk-rock, la piste nous donne rapidement l’effet de se transporter dans ce quartier dont il est question par ces accords cadencés au piano. Notons aussi la présence d’un saxophone joué par un certain Kamasi Washington, ce qui donne une teinte un peu plus planante à la chanson. Sans oublier la très mélodieuse Sky Full of Song où la voix de Welch prend tout son sens au rythme des cordes et de sonorités très cristallines en arrière-plan. Magnifique. Tandis que sur Grace, la chanson reflète la tendresse que Welch éprouve envers une sœur plus jeune. Elle chante :

I’m sorry I ruined your birthday you had turned 18

And the sunshine hit me and I was behaving strangely

All the walls were melting and there where moments everywhere

Hearts flew from my hands and I could see people’s feeling

— Grace

La chanteuse s’excuse de son comportement chaotique — de l’époque — envers sa frangine… avec beaucoup de regret. La pièce décolle plutôt bien avec ce piano qui se fait un peu plus discret, mais qui baigne dans une mélancolie à fleur de peau. Puis, sur Patricia, Florence + The Machine avoue toute son admiration envers l’artiste Patti Smith à coup de sonorités plus pop :

And do you understand with every seed you sow

You make this cold world beautiful?

— Patricia

Le titre en question est un hommage lancé à l’une des pionnières du punk (surnommée ici North Star dans les paroles). Celle qui a tout de même fait sa place malgré l’oppression que l’industrie musicale masculine pouvait exercer sur sa carrière. La production musicale est enivrante. Impossible de ne pas claquer des doigts dès les premières minutes du refrain. Notons aussi No Choir, un titre plus libérateur où Welch chante sur la peur de perdre de l’inspiration après toutes ses années noircies par l’alcoolisme et la dépression :

I did it all for myself… but the loneliness never left me.

— No Choir

Avec la présence d’instruments à cordes, l’Anglaise tourne la page sur une période troublante. Sur ces « La da da » en fin de piste, Welch se montre plus sereine et clôt le disque en beauté.

Quoi qu’il en soit, Florence & The Machine signe l’un de ses plus beaux joyaux de sa carrière. High As Hope est un jardin secret. Florence Welch vous donne la clé. Ouvrez la porte. Je vous garantis qu’il y fera bon de s’y promener.

 

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