Critiques

feu doux

feu doux

  • Dare To Care Records
  • 2018
  • 33 minutes
6,5

feu doux est le duo composé de Stéphane Lafleur (Avec pas d’casque) et Christophe Lamarche-Ledoux (Chocolat). Les deux musiciens ont fait ce projet un peu à temps perdu entre deux tournées et s’échangeant des compositions. La correspondance s’est faite à distance entre Montréal et Chertsey. Lafleur dit vouloir créer une liste de lecture pour faire une sieste ou pour accompagner de l’écriture. C’est un premier essai par moment réussi.

Lorsqu’on entre dans feu doux, il ne faut pas s’attendre à des remous. Ce sont de lentes pièces qui se déploient lentement. On y décèle des influences assez nettes. On pense tout de suite à Sigur Rós et leurs mélodies planantes. Ce premier album de feu doux s’aventure sur les mêmes sentiers. C’est généralement très beau, mais c’est aussi assez monotone. Les atmosphères sont belles, mais le travail de textures à l’intérieur de celle-ci aurait pu aller plus loin.

Les neuf minutes de Nouvelle joie nouvelle offre quelques variations subtiles. Notamment, une certaine sonorité qui évoque le craquement sonore des vieux vinyles qui est fort plaisante pour les oreilles. Ces sons ne sont pas constants, ils apparaissent par moment comme des bulles inattendues. Le reste de la pièce se construit, mais une fois que les éléments sont en place, il y a peu d’évolution. Le soleil accroché à nos têtes est un peu faite dans le même moule bien que beaucoup moins longue. Étonnamment, la courte durée des pièces joue contre le duo. Si contemplation, elle se développe dans la lenteur et dans la constance de la composition.

C’est loin d’être inintéressant. La courte Raccourci évoque les sonorités de Piano Nights de Bohren & der Club of Gore. On en aurait pris plus! Du mouvement dans la couleur prend tout son temps pour s’installer et le résultat est franchement convaincant. Ça gronde tranquillement comme un orage qui s’approche, menaçant et beau à la fois. Le genre de chanson qui évoque une journée d’orage en août où l’humidité ambiante est lourde, où la chaleur est accablante et que le ciel est de mauvais augure.

C’est un premier essai intéressant pour feu doux. Il y a de belles textures sonores qu’on découvre tout au long de l’album. Ça se classe dans une catégorie d’album qu’on n’écoute pas pour le plaisir comme ça, mais qui va plutôt colorer des moments particuliers de la vie. Comme lorsqu’il est deux heures du mat, qu’on ferme les lumières, qu’on s’étend sur le divan et qu’on se laisse divaguer dans la nuit au son des notes.

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