The Barr Brothers
Queens of the Breakers
- Secret City Records
- 2017
- 51 minutes
The Barr Brothers jouit d’une bonne réputation, et ce, depuis leur album homonyme paru en 2011. Le trio de Brad et Andrew Barr complété par Sarah Pagé à la harpe, avait fait paraître un Sleeping Operator bien réussi en 2014. Depuis, plusieurs choses se sont passées : les frères Barr ont notamment joué sur l’excellent Ultramarr de Fred Fortin alors que Sarah Pagé a fait paraître Dose Curves en septembre dernier.
La formation arrive avec un Queens of the Breakers surprenant. On peut dire que c’est sans doute leur meilleur en carrière. Le principal point faible des deux sorties précédentes était le manque de vagues dans l’ensemble. Les pièces avaient un ton toujours assez doux qui manquait de moments d’excitations, lorsque collé les unes aux autres. Sur Queens of the Breakers, les vagues sont présentes tout comme de l’instrumentation de grande qualité, des mélodies poignantes, des moments musicaux magnifiques et une audace qui va bien au trio.
You Would Have to Lose Your Mind a été le premier simple que The Barr Brothers a fait paraître. En soi, c’est déjà un geste assez osé. La chanson est pleine d’une harpe aussi belle que répétitive qui nous pousse vers la transe. La guitare possède un son blues juste assez crotté pour faire plaisir, Brad chante une mélodie poignante avec une justesse qui frappe direct dans le mile. La formation invite aussi Lucius, un groupe de Brooklyn, à les rejoindre sur la superbe Defibrilation qui ouvre Queen of the Breakers. Les voix s’alternent et se complètent avec un naturel désarmant. La montée est aussi progressive que bien dessinée avant que le duo de Jess Wolfe et Holly Laessig nous percute avec la beauté dont elles seules sont les maîtresses et les gardiennes.
Les petites douceurs qui ont fait la réputation des Barr Brothers ne sont certainement pas non plus évacuées au complet. Song That I Heard câline les oreilles avec gentillesse et nuance. Mais ce n’est pas ce qui frappe sur Queens of the Breakers. Le trio nous surprend avec une chanson-titre rythmée, enjouée qui fait un peu penser à du R.E.M et autres grands de la chanson américaine. Tout ça en gardant entièrement leur personnalité. On doit lever notre chapeau. Tout ça avant que le gros blues crasse de It Came to Me fasse taper du pied avec entrain. On est aussi surpris par la direction que prend Kompromat et encore une fois, sa mélodie hyper efficace.
C’est un Queens of the Breakers totalement réussit pour The Barr Brothers. Le trio se réinvente sans gêne et les compositions qui en ressortent sont certaines de leurs plus réussies à date. Nous savions déjà que la bande était bourrée de talent, on constate maintenant qu’ils savent l’utiliser avec audace et intelligence. Ce n’est pas anodin de s’aventurer hors des sillons qu’on a déjà creusés derrière soi. Et le trio a osé.
Ma note: 8/10
The Barr Brothers
Queens of the Breakers
Secret City
51 minutes