Concerts

FEQ 2018 – Lila, Brockhampton, Chromeo et St. Paul And The Broken Bones

Mon FEQ 2018 débute devant l’Assemblée nationale sous un parasol, mes attentes sont comblées : j’ai moins chaud. La barre est haute pour les artistes ce soir, ils devront me faire oublier la chaleur plus que ce parasol. J’attribuerai donc un « Indice fraicheur » à chaque artiste ce soir pour savoir qui est le plus frais. Que le meilleur gagne!

 

J’écoute le folk décoré de couches électroniques de Lila à la scène du Cœur du FEQ. Des accords de guitares comme une brise que Lila accompagne d’une voix légèrement éraillée. Délicat, intrigant et un peu endormant.

Indice fraîcheur : 3 parasols et demi

 

Sur les plaines avant que les nouveaux favoris des jeunes connaisseurs du rapjeu prennent d’assaut la scène, c’est le discours d’ouverture. En plus d’un membre des hautes sphères de Desjardins et des membres de l’équipe du FEQ, un gros featuring : le maire en chef Régis Labeaume. Personne ne s’essaye à rapper, grosse déception de ma part. Ils sont rapides, mais agressants dans leur nervosité criée. Tous demandent si « Ça va biiiiiennnn? » devant une foule full lit.

Indice fraîcheur : un demi-postillon

 

Départ tout en douceur pour le collectif américain, Brockhampton, qui sera probablement votre prochain Boy Band favori des années à suivre. Ils passent de la pop au hip-hop rapidement avec la démente Queer. Difficile parfois d’entendre les paroles noyées dans le son, ce sera rétabli à moitié en court de spectacle. 

Un moshpit à 32 °C, même timide comme celui dans lequel je suis entrainé, c’est le meilleur moyen de se créer des liens intimes suants. Malheureusement, à part les tentatives répétées de Kevin Abstract pour énergiser la foule l’avant-scène est bien tranquille. Je refoule ma frustration de voir le groupe se démener comme les G.O. d’un Club Med en nous demandant de lever les mains constamment ou de créer de grands cercles de moshpits. Chaque effort des artistes tombe à plat presque instantanément.

Pendant toute la prestation, l’écran affiche la bande se filmant un à un devant un miroir, pendant qu’à côté de leur visage on peut lire des petits textes qui semblent sortis d’une vieille page skyrock. C’est étrange, très conscient de soi-même et charmant. C’est tout pour offrir de la fraîcheur dans un hip-hop américain prisonnier du trap. Ils ont déjà un catalogue impressionnant, allez écouter leurs 3 (oui 3) albums de l’année passée, ils sont incroyables. Un groupe à suivre et à voir en spectacle certainement. 

Peut-être qu’ils auront un ensemble à cordes aussi à Osheaga, qui sait ?

Indice fraîcheur : 5 bouteilles de sauce Tabasco 

 

C’est une pop avec une basse impressionnante et des grosses sonorités électro qui marque tout le set des fidèles acolytes Dave 1 et P-Thug de Chromeo. Il manque cruellement de dancefloor digne de ce nom à Labeaumeville, Chromeo s’est permis de nous montrer à quoi ça peut ressemble une piste de danse endiablée. Allez mon Régis, on ferme le Dagobert et on se fait des raves au centre Vidéotron, l’été au moins.

Malgré les problèmes de micro (difficile de se faire entendre à travers le grondement de la basse), on entend Dave 1 chanter « Show that you’re not that shy », c’est incroyablement ironique, on dirait qu’il s’adresse à la foule semi-léthargique. Rien à faire. Quelques personnes dansent le flossdance, mais c’est tout. À 3 chansons de la fin, ça se dégêne finalement.

Malgré deux derniers albums qui sonnent un peu réchauffé, les pièces récentes répondent bien aux classiques intemporels. Leur recette misant sur un gros refrain accrocheur et des rythmes funk détaillés n’a pas beaucoup changée depuis She’s Control. Chromeo offre une soirée dansante bien huilée, chacune des pièces s’emboîte aussi facilement que P-Thug manie son talkbox. J’aurai pris plus de vieux succès, mais Tendorini, Fancy Footwork et Night by Night me satisferont pour ce soir. Un duo improbable de la pop qui a une place spéciale dans mon cœur.

Indice fraîcheur : 6 boules disco

 

Je suis écœuré de cette foule qui semble se forcer à ne pas avoir de plaisir, alors je quitte avant que le vampire de la pop torontoise The Weekend entre en scène.

Indice fraîcheur de la foule full lit des plaines : un tas d’ordures, très lit.

 

Choix judicieux parce que je tombe sur St.Paul And The Broken Bones. Des cuivres qui sonnent comme leur Alabama natal, un guitariste dans le funk, le psychédélique et le rock couronné par un chanteur à la voix soul magistrale.

Indice fraîcheur : 5 verres de thé glacé et demi  

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