Coliseum
Anxiety’s Kiss
- Deathwish Inc.
- 2015
- 38 minutes
Après quatre albums et autant de maxis depuis 2003, c’est cette année que Coliseum rapplique avec son cinquième opus. Si l’album précédent de la troupe de Louisville, Kentucky, avait des airs plus «horror-punk/metal» rappelant un peu l’esthétique de groupes comme les Finlandais Beastmilk ou les Misfits, celui-ci est très différent.
Avant de s’y attaquer par contre, il faut préciser que le groupe n’est jamais pareil d’un album à l’autre. À titre d’exemple, son premier album sonnait comme du Motörhead survitaminé et le EP Parasites rappelait étrangement les tics de compositions géniaux des Hot Snakes, tandis que No Salvation était un album de facture hardcore classique. Bref, avec Sister Faith, le groupe semblait vouloir se diriger vers un métal influencé par les groupes goth des années 80.
Surprise! C’est un virage à 180 degrés qui est effectué avec Anxiety’s Kiss qui est finalement un album de rock qu’on peut difficilement qualifier de punk ou de métal. La réalisation très propre enveloppe des pièces très orientées vers les mélodies accrocheuses et la voix du leader Ryan Patterson fait beaucoup penser à celle de John Reis de Rocket From The Crypt.
Est-ce une bonne chose? D’abord, certaines pièces sont fort efficaces. C’est le cas de la pièce d’ouverture We Are The Water et Comedown. Par contre, la réalisation très propre et le «pacing» inégal de l’album font légèrement décrocher. Le mix de l’album fait en sorte que rien ne ressort et n’attaque l’oreille. D’ailleurs quand Patterson chante «Give me drums, give me amplifiers, give me feedback!!» sur la quatrième chanson de l’album, on dirait que le band au complet ne veut pas déranger ses voisins. Ça tombe un peu à plat.
Pour ce qui est des influences goth de l’album précédent Sister Faith, on les retrouve dans les deux chansons à tempo moyen situées à mi-parcours (soit Dark Light Of Seduction et Sharp Fangs, Pale Flesh) mais c’est beaucoup moins rock et intéressant que sur Black Magic Punks, le gros succès du dernier. C’est également un peu insultant de devoir se taper une pièce poético-atmosphérique comme Driver At Dusk sur un album assez court qui ne contient que dix chansons.
En résumé, je ne suis pas prêt à dire que c’est un disque à chier. Loin de là. Il y a d’excellents refrains bien accrocheurs dispersés ça et là tout au long de l’album. Par contre, c’est loin d’être suffisant pour sauver l’album d’un naufrage dans la mer de l’indifférence. À force de trop allonger la sauce, on finit par perdre le goût pour de bon. On suggère donc à Coliseum de remettre une bonne grosse tasse de sel dans la recette de son prochain opus.
Ma note: 6/10
Coliseum
Anxiety’s Kiss
Deathwish
38 minutes
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