Clément Jacques
Indien
- Indépendant
- 2014
- 48 minutes
Avouons-le: le nouveau disque de Clément Jacques ne figurait pas sur notre liste des «incontournables» du mois d’avril. Après son écoute, nous voici à remercier les rumeurs entendues ici et là et qui nous ont forcés à télécharger cet album dans notre lecteur préféré.
Indien, donc. Troisième plaquette musicale de l’auteur-compositeur québécois. Enregistrée dans un chalet au Saguenay, seuls les guitares électriques, une batterie et quelques autres instruments de base ont partagé les lieux avec l’artiste (notons la présence heureuse du musicien et sonorisateur Greg Bonnier dans cette aventure).
Musicalement, nous sommes aux antipodes des deux premiers opus de Clément Jacques. Au revoir les petites balades proprettes à la ritournelle rosée; bonjour les textes gras et sales décriés sur fond de distorsion et de forte batterie.
«À chaque fois/J’ai mal au cœur quand je te vois/Sans fin/Rien à faire, je suis sur le choke sans arrêt/Si au moins, j’avais ma face entre tes deux seins/Mais encore, ce serait juste du sexe et rien d’autre», chante-t-il sur La Première, alors que la grosse cymbale s’active et que la pédale de distorsion est au plancher.
À l’écoute des huit premières pièces – sur un total de quatorze –, un groupe bien connu nous vient en tête, immanquablement: Nirvana. Nous voici dans cette même sonorité essentiellement grunge entendue au début des années 1990 par le mythique groupe. Même la voix de Clément Jacques s’inscrit dans le sillon de celle de feu Kurt Cobain.
Puis, à mi-parcours du disque, se fait entendre le monologue La Comparaison. Une histoire de chasse à l’orignal, toute simple, racontée par un chasseur. Moment de grâce qui viendra calmer le jeu musical proposé par Clément Jacques sur les pièces subséquentes. Comme si le chasseur avait non seulement tué l’animal, mais également le mal d’amour de l’artiste.
S’en suivent des chansons moins bruyantes, où la guitare – toujours électrique – se propose d’accompagner la voix du chanteur au lieu de lui porter ombrage.
Un autre monologue s’expose en fin d’album, Indien, où cette fois un Amérindien raconte la débandade de ses traditions, écho aux ancêtres oubliés de l’artiste. Au final, la quête se fait ainsi intérieure.
En terminant, un petit bémol sur certains textes, où l’auteur-compositeur s’adresse directement à l’auditeur. Voilà une technique trop souvent utilisée par les rockeurs de radio commerciale et que Clément Jacques aurait avantage à complètement évincer de son écriture. Car pour le reste, ce disque se veut la belle surprise de ce printemps 2014.
Ma note : 7,5/10
Clément Jacques
Indien
Indépendant
48 minutes
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