Champion
Best Seller
- Bonsound
- 2016
- 56 minutes
Au printemps 2013, Maxime Morin, alias Champion, faisait paraître 1°; une offrande cathartique qui ramenait à l’avant-scène un homme qui avait combattu, avec un courage exemplaire, une virulente leucémie en 2010. Nos respects. Et sur ce 1°, Champion nous avait surpris avec un électro orchestral à fleur de peau et totalement émouvant. Le bonhomme était de retour la semaine dernière avec un album au titre sarcastique, Best Seller, qui constitue un retour à une forme musicale plus festive, sans verser dans l’électro-rock percutant de ses premiers efforts.
Les I Can’t Go, Life Is Good, Claustrophobic et Lead On, se révélant sur cette nouvelle création, avaient tous été conçus pour Resistance, mais Morin aime bien les albums cohérents détenant une direction artistique claire. Il a donc laissé en plan ses chansons pour mieux les ramener à la vie sur Best Seller. Sans être le nirvana électro-rock de ses balbutiements musicaux, Champion nous convie à un périple cadencé, festif et enivrant, comme si l’artiste avait plus que jamais envie de célébrer la vie avec urgence. On le comprend parfaitement!
Du même souffle, les trames sont majoritairement minimalistes. Champion ne trébuche jamais dans le piège de la grandiloquence et du maniérisme excessif. Tout au long de l’écoute, on tape joyeusement du pied et on embarque pleinement dans cette glorification de la vie. Les performances vocales féminines des Lou Laurence, Marie-Christine Depestre et Anne Frances Meyer ne sont pas étrangères à cette réussite. Une fois de plus, l’habituée de la maison, l’incandescente Betty Bonifassi, offre une prestation impeccable dans l’entrée en matière I Can’t Let Go. De l’électro-blues-soul de haut niveau!
Bien entendu, Champion ne réinvente rien et on lui pardonne aisément de demeurer dans une certaine zone de confort… quoique Morin est clairement plus dépouillé qu’à l’accoutumée. La pièce Impatient est un exemple probant de cette austérité sonore assumée. Champion fait le choix, tout à fait acceptable, de fédérer et de rassembler, et ce, sans verser dans un racolage excessif. Pas d’inquiétude, c’est totalement pertinent.
Parmi les moments forts de ce Best Seller, on a fortement apprécié l’électro bluesy I Can’t Let Go, l’extrait Life Is Good, la très «dance club» Boy Toy, la psychédélique/poteuse Lead On, les éléments frénétiques/dissonants qui animent Yea-Eah, la parfaitement rassembleuse What A Life ainsi que l’électro inharmonieux habilement mixé aux guitares folles dans Money Money Money (Best Seller). De l’excellent boulot, il va sans dire!
Sans être le meilleur album de Champion, ce Best Seller est un disque tout à fait agréable qui dévoile toutes les facettes créatives de Morin, le côté nutritif et le côté givré s’amalgamant à la perfection. Ce qu’on retient de ce disque, c’est l’apparente facilité avec laquelle l’artiste crée sa musique. Et quand ça coule de source, ça dénote deux choses: du talent et du travail. Champion possède clairement ces deux attributs!
Ma note: 7,5/10
Champion
Best Seller
Bonsound
56 minutes
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